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Urbanisme – Les écoles à Bordeaux : Sortir du ressenti pour pénétrer le réel !

Jamais dans cette ville l’état des écoles ne fut aussi préoccupant.

Alors que depuis 20 ans le Maire de Bordeaux redouble d’efforts de communication pour imposer adroitement aux médias une vision unilatérale d’un bilan ressenti : aménagement des quais, miroir d’eau, stade, cité du vin, expérience darwiniste, etc., se cache le triste bilan réel, à savoir : 80% du potentiel foncier de la ville  lâché en pâture à la promotion immobilière la plus débridée.

Dans le même temps de nombreux équipements scolaires se délitent, sont bricolés pour tenir le coup un peu plus longtemps, jusqu’au jour où comme à la Benauge un plafond s’écroule, malgré les nombreuses alertes de la Conseillère départementale et municipale Emmanuelle Ajon.

Aucune vision, aucune anticipation :

Aujourd’hui, les grands travaux d’urbanisme du Nord de la ville offrent un florilège de ratages en tout genre et particulièrement en équipements scolaires.

Madame l’Adjointe au Maire en charge des écoles, dans un article récent met en cause avec un air désespéré, la pression immobilière qui va trop vite pour que la ville puisse suivre. Mais de qui se moque-t-elle ?

Comme si, cet urbanisme tumoral qui est en train de cancériser la ville était le fait d’une génération spontanée, une sorte de champignon urbain à la pousse exponentielle que la municipalité impuissante regarde évoluer avec étonnement.

C’est pourtant le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui a signé les permis de construire, c’est bien le même Alain Juppé qui a choisi cette politique immobilière ultra libérale pour développer le logement à Bordeaux. C’est toujours le même Alain Juppé qui a délégué le dossier de l’urbanisme à quelques proches de son administration et à quelques conseils extérieurs, qui font la pluie et le beau temps dans nos quartiers en privilégiant les intérêts privés aux intérêts publics.

Et c’est bien les intérêts publics et surtout ceux de nos enfants qui pâtissent de ce manque de vision et d’anticipation.

Les écoles que la ville n’arrive pas à livrer, si ce n’est qu’avec des solutions provisoires, faisant appel à des Algecos, installés à la va vite dans des jardins publics ou dans des cours d’écoles que l’on ampute de précieux M2, c’est bien le résultat de cette politique et de ce manque d’anticipation.

Si, à Bordeaux Nord, aux Bassins à flot,  le choix d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) avait été maintenu, la puissance publique, souveraine,  aurait pu commencer à construire les groupes scolaires dès les premiers coups de pioches des immeubles d’habitation et si, comme c’est le cas aujourd’hui, certains terrains s’avéraient pollués, la municipalité aurait eu le temps de trouver les solutions définitives et de livrer les établissement scolaires en temps et en heures.

Mais le Maire a préféré transformer la gestion de « ses » grands projets urbains en un PAE (Programme d’Aménagement d’Ensemble), système qui laisse la part belle aux promoteurs privés qui, n’ont comme seule contrainte que de suivre le PLU, qu’ils utilisent d’ailleurs au maximum de ce qu’il autorise (hauteur et densité).

Ce choix politique de gestion a éloigné le Maire de ses responsabilités, l’a éloigné des préoccupations de ses administrés, anciens et nouveaux, l’a aveuglé puisqu’il n’a vu qu’au dernier moment et trop tard le résultat de l’ensemble.

Ce sous-équipement scolaire, ces solutions provisoires, qui risquent de durer, sont le résultat d’une ambition personnelle, celle de montrer au monde, du moins aux Français, sa capacité à construire.

Il a fallu que la livraison de tous ces ensembles (GINKO, Bassins à flot…), soit inscrite dans un laps de temps correspondant au calendrier des primaires aux présidentielles. Qu’importe les écoles, du moment qu’on inaugure un stade, une attraction oenotouristique, une résidence par-ci, une résidence par-là.

Que les gens de bonne foi, trompés par les catalogues des promoteurs, par les articles de quelques hebdomadaires connus, par des sondages achetés qui déclarent la magnificence de Bordeaux, se trouvent le bec dans l’eau, peu importe. L’important est d’être à l’heure pour le grand rendez-vous !

Les enfants on s’en fiche !!!

Il fallait donc aller vite, trop vite sans doute… La ville grince, tangue, les finances sont à sec, il faut des emprunts « paravents » pour cacher la vérité, comme l’a démontré le Conseiller départemental et municipal, Matthieu Rouveyre.

Les dépassements outranciers de la cité du vin, que j’ai dénoncé (entre 26 et 30 millions d’Euros) plombent encore plus l’équilibre de la ville.

Voici, bordelaises et bordelais la vérité sur la plus belle ville du monde, la ville où parait-il tous les cadres parisiens aimeraient venir travailler, la ville des fêtes et des feux d’artifices… La vérité, est que le Maire de cette belle ville  n’est capable d’offrir que des écoles en bungalows aux enfants de ses concitoyens. Le résultat est pourtant grave : explosion des cartes scolaires, saucissonnage des groupes d’élèves créés depuis la maternelle,  dispatching désordonné des enfants et en particulier des plus petits, qui représentent la principale population des néo-bordelais, toilettes éloignées des classes, dortoirs surpeuplés, etc, etc. 

Depuis le début de cette triste farce urbaine, les Députées Sandrine Doucet et Michèle Delaunay dénoncent cette situation. Les Conseillères départementales Corinne Guillemot et Emmanuelle Ajon, se battent tous les jours pour faire entendre la voix de la raison, mais en vain !!!

Ce qui est malheurseument monnaie courante à Manille, à Port-au-Prince ou à Dacca est intolérable à Bordeaux. Ou alors on nous a menti sur l’état réel de la ville.

Non seulement notre ville n’est pas comprise, mais elle n’est pas aimée. Depuis 20 ans, elle n’a été qu’une plate forme de lancement pour une fusée Elyséenne, qui risque in fine, de manquer de carburant.

Et nos enfants dans tout ça ?

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