vidéos intimes : l’affaire Griveaux arrive au tribunal
Alexandra de Taddeo et Piotr Pavlenski comparaissent à partir de mercredi pour avoir enregistré et diffusé des vidéos intimes de l’ancien homme fort de la macronie Benjamin Griveaux. Une affaire qui lui a coûté sa candidature à la mairie de Paris.
Plus de trois ans après l’affaire Griveaux, l’artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo sont jugés à partir de ce mercredi 28 juin. Le couple comparaît pour « atteinte à l’intimité de la vie privée« . En février 2020, le duo publiait des vidéos à caractère sexuel de celui qui était alors le candidat En Marche à la mairie de Paris. Diffusion qui avait poussé Benjamin Griveaux à mettre fin à sa campagne, le 14 février 2020.
Motivations politiques ou artistiques ?
Dans cette affaire, la défense de l’artiste russe a évolué, mais avec une constante. S’il revendique toujours la diffusion, ses motivations semblent avoir changé. Elles étaient à l’origine politiques, Piotr Pavlenski expliquant avoir voulu dénoncer l’hypocrisie du candidat macroniste, ses mensonges, ses contradictions, alors qu’il faisait d’après lui la propagande des valeurs familiales traditionnelles.
Avec sa défense, il avance dans un second temps des motivations artistiques, lui qui a toujours aimé provoquer à coups de performances choc. Piotr Pavlenski s’est cousu les lèvres en soutien au groupe contestataire Pussy Riot et s’est aussi cloué les testicules sur la place Rouge. En France, il a déjà été condamné à trois ans de prison dont un ferme pour avoir incendié la façade d’une succursale de la Banque de France.
Sa compagne, en revanche, n’a cessé de minimiser son implication. Elle reconnaît une relation essentiellement virtuelle avec Benjamin Griveaux. Les deux se sont rencontrés sur Instagram et ne se sont vus qu’une seule fois. Elle reconnaît également avoir enregistré les vidéos censées être éphémères en modifiant le paramétrage de son téléphone. Mais elle nie toute intention de nuire. D’après Alexandra de Taddeo, même si elle a soutenu sa démarche une fois les vidéos mises en ligne, son compagnon aurait récupéré les images à son insu.
Les juges ont toutefois retenu son implication directe notamment parce qu’elle présidait une association qui soutenait financièrement Pornopolitique, le site sur lequel ont été diffusées les images du scandale. « Les méthodes de la Stasi pour abattre un candidat » selon l’avocat de Benjamin Griveaux.
Qu’est-il devenu, trois ans après l’affaire des vidéos intimes ?
Figure de la macronique, Benjamin Griveaux a vu son ascension politique percutée de plein fouet en 2020 par la diffusion sur internet de vidéos intimes pendant la campagne des municipales à Paris
« Des attaques ignobles », « cela va trop loin » : c’est par ces mots que Benjamin Griveaux, proche d’Emmanuel Macron renonce le 14 février 2020 à sa candidature aux élections municipales à Paris. « Je ne suis pas prêt à nous exposer davantage ma famille et moi quand tous les coups sont désormais permis », dit-il, manifestement ému. Unanime, la classe politique dénonce alors la diffusion sur internet de vidéos à caractère sexuel, qui valent à l’artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo de comparaître ce mercredi en correctionnelle pour des soupçons d’« atteinte à l’intimité de la vie privée ».