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3 preuves que l’obsolescence programmée n’est pas terminée

ORDINATEUR

Un téléphone portable qui commence à faire des caprices quelques semaines après la fin de la garantie, une télévision qui dure moins de 8 ans, une machine à laver qui montre les premiers signes de vieillesse de façon précoce,… On l’a bien remarqué, les produits vendus durent de moins en moins longtemps. Pire encore, la panne semble avoir été savamment programmée pour arriver quelques années après l’achat, nous poussant à remettre la main au porte-monnaie. On croyait pourtant l’affaire légalement terminée mais l’est-elle vraiment ?

L’obsolescence programmée, c’est quoi ?

Il s’agit d’un processus amenant l’utilisateur à cesser d’utiliser un objet parce qu’il n’est pas réparable ou parce qu’il n’est plus compatible avec le reste de son matériel par exemple. Il n’y a encore pas si longtemps, de très nombreux industriels utilisaient l’obsolescence programmée pour provoquer volontairement des pannes au bout d’un temps donné, panne que le consommateur n’était pas en mesure de réparer et qui le conduisait forcément à consommer plus. Concevoir des produits afin qu’ils ne durent qu’un temps limité est aujourd’hui illégal depuis la loi sur la transition énergétique du 22 juillet 2015 qui considère ce procédé comme un délit. L’article L213-4-1 du Code de la consommation stipule en effet que « L’obsolescence programmée se définit par l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. ». D’autre part, « Le montant de l’amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, à 5% du chiffre d’affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d’affaires annuels connus à la date des faits ». Une peine de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende peut donc parfaitement être appliquée. L’affaire est cependant bien délicate car il faut déjà réussir à prouver que l’industriel par exemple a consciemment réalisé son produit pour qu’il devienne rapidement obsolète, ce qui en soit n’est pas si évident. C’est vrai, la classification en délit a freiné le phénomène sans toutefois l’anéantir complètement. Voici donc 3 produits qui utilisent l’obsolescence programmée de façon flagrante.

1-Les collants en nylon

Toutes les femmes le savent, les collants en nylon ont une durée de vie limitée…très limitée… Si certaines chanceuses parviennent à le garder une journée sans encombre, pour la plupart, il suffit de moins d’une minute pour créer une échelle, comme par magie. Du Pont de Nemours ne savait-il pas synthétiser du nylon résistant ? Bien sûr que si mais la firme qui inventa cette matière en 1938 a très vite compris les enjeux d’un collant peu résistant. Une solidité très élevée aurait conduit à une longévité du produit assurée et donc à une saturation du marché. En réalité, l’obsolescence programmée est une preuve certaine de la réflexion des industriels car la durabilité d’un produit est très importante du point de vue commercial. Extrêmement cassant, personne ne voudra en acheter mais trop résistant, l’industriel sera perdant puisque les clientes déjà servies reviendront moins vite. Plusieurs témoignages semblent indiquer que les ingénieurs de la firme américaine auraient ajouté un additif pour rendre les collants plus fragiles. Mais aucune preuve ne peut le certifier. Toujours est-il qu’en 1939, lors de la commercialisation des premiers bas, le produit se montrait particulièrement solide… Déjà en 1950, des soupçons d’obsolescence programmée planaient au-dessus de la firme : ses bas en nylon seraient-ils volontairement fragilisés ? Publié dans le Good Housekeeping, un article expliquait toutefois que cette baisse soudaine de la durée de vie du produit pourrait tout autant être la conséquence des effets de mode. Autrefois, les collants étaient en effet constitués de mailles plus épaisses. Aujourd’hui, l’époque veut qu’elles soient plus fines donc (peut-être) moins solides. Vous l’aurez compris, quand on s’attaque au thème de l’obsolescence programmée, on parvient toujours à cette question : quelle version croire ?

2-Le changement de télévision

Comme l’explique Le Figaro, il existe différentes techniques d’obsolescence plus ou moins subtiles. L’incompatibilité en fait partie et est généralement valable pour le domaine informatique et notamment des logiciels, mais pas que…. Récemment, on a par exemple appris que plusieurs millions de télévisions pourraient devenir obsolètes en avril 2016 suite au passage à la norme Full HD et à son incompatibilité avec la TNT. Le problème pourrait toutefois se résoudre en achetant un adaptateur. L’Etat a également prévu d’octroyer sous certaines conditions des aides pour que personne n’ait à subir un écran noir. Pourtant, il s’agit bien là d’un cas d’obsolescence programmée puisque cela conduira nécessairement une partie des foyers à investir dans des appareils pour éviter de devoir racheter une télévision. Après avoir vu défiler autant de boitiers pour accompagner la télé, ne pourrait-on pas être tenté de croire en une intention manifeste de pousser à la consommation ? Impossible encore une fois de trancher. Le consommateur n’a pas vraiment le choix : céder ou rester sur le carreau.

3-iMac

Apple n’en est pas à son coup d’essai. Après s’être longtemps assuré de la durée de vie limitée de ses ipad et ipod, le constructeur s’attaque aujourd’hui un peu plus subtilement à son nouveau iMac 21,5 pouces à écran Retina. Globalement, le produit semble attrayant mais ne nous fions pas aux apparences. Processeur Intel Core ancienne génération, disque dur très lent,… l’iMac d’Apple n’a rien de technologiquement révolutionnaire. Toutefois, il s’est montré très surprenant pour une raison un peu moins noble. Le site américain iFixit, connu pour ses guides et instructions pour démonter et réparer du matériel high-tech, s’est lancé dans une mission de très haut niveau : ouvrir un iMac 21,5 pouces. La tâche n’était pas si difficile en réalité, sauf pour ceux dont l’intention était de réparer l’appareil. En effet, pour l’ouvrir, il faut pour cela se résoudre à endommager d’autres pièces. Entre soudures à outrance et collage de l’écran et de la vitre, Apple a atteint son but : impossible de réparer l’iMac sans passer par le géant américain. Si ce n’est pas un bel exemple d’obsolescence programmée, on ne sait pas ce que c’est…

Ce phénomène n’a pas que des incidences sur le budget des consommateurs. L’obsolescence programmée est également un fléau pour la planète, très peu d’appareils empruntant encore la voie royale du recyclage. La start-up Back Market avait réalisé il y a quelques temps une vidéo très parlante sur ce thème. Elle laisse à réfléchir…

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