Gouvernement Italien : Giorgia Meloni devra mettre de l’eau dans son Chianti
En restant dans l’opposition à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis les législatives de 2018, Fratelli d’Italia (FdI) s’est imposé comme la principale alternative, passant de 4,3 % à un quart des voix, selon les premières projections, devenant ainsi le premier parti de la péninsule.
« Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d’un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d’Italia », a réagi Mme Meloni, affirmant ainsi son ambition de devenir Première ministre.
« Nous gouvernerons pour tous » les Italiens, a-t-elle promis. « Nous le ferons dans l’objectif d’unir le peuple », a-t-elle ajouté dans un discours de rassemblement et d’apaisement en reconnaissant que la campagne électorale avait été « violente et agressive ».
La coalition qu’elle forme avec l’autre parti eurosceptique d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récoltait environ 43 % des suffrages, ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat.
La formation fondée fin 2012 par Giorgia Meloni avec des dissidents du berlusconisme devance le Parti démocrate (PD, gauche) d’Enrico Letta, qui n’a pas réussi à susciter un vote utile pour faire barrage à l’extrême droite et passe sous la barre des 20 %, dans un contexte de faible participation (64,07 %, contre 73,86 % en 2018).
Giorgia Meloni traîne avec elle un passé militant sulfureux, comme quand elle affirmait – encore en français – face aux caméras de France 3, à 19 ans, que Mussolini était « un bon politicien ».
Plus récemment, elle dénonçait en 2016 sur sa page Facebook « le remplacement ethnique en cours en Italie », un thème cher de l’extrême droite sur le Vieux Continent. « Elle a un passé néofasciste, c’est incontestable », s’inquiète l’historien, pour qui « elle s’éloigne du fascisme sans le répudier totalement. »