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Alimentation : la révolution des circuits courts est morte

Les sondages, enquêtes, études se suivent et constatent toutes que les Français veulent manger local, de saison, en toute transparence et préserver les producteurs et la planète. Sur tous ces points, les circuits-courts devancent la filière longue. Ils ont d’ailleurs connu un boom au plus fort de la pandémie mais désormais les Français s’en détournent. Plusieurs facteurs expliquent ce désamour.

Comment définir les circuits courts ?

Selon la définition du ministère de l’Agriculture, un circuit court est un mode de vente avec au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Cet intermédiaire peut être un supermarché, un boucher, un boulanger, une plateforme de commande par internet… Dans la pratique, les circuits courts incluent une notion de proximité géographique, à l’intérieur d’une région.

Il existe des formes traditionnelles : vente à la ferme, vente sur les marchés de plein vent (10 000 en France). Et des formes plus récentes : les Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap), les commandes de paniers par internet, les magasins de producteurs, les drives fermiers…

Quel est leur poids économique ?

En 2010, les circuits courts représentaient un cinquième des exploitations, soit environ 100 000 fermes. Ce sont des exploitations plus petites, employant plus de main-d’œuvre et davantage en bio. On estime qu’elles représentent aujourd’hui 15 à 20 % des achats alimentaires. Chaque crise emmène un peu plus de producteurs (et de consommateurs) vers ces circuits. Il y a un potentiel pour atteindre 30 % !

POURQUOI LES CIRCUITS-COURTS DÉCROCHENT APRÈS UN BOOM PENDANT LA PANDÉMIE

Dès le printemps 2021, à la réouverture des restaurants et loisirs, la tendance à la baisse s’est installée. Le niveau des ventes en circuits courts serait arrivé, si l’on en croit cet article de Novethic « Pourquoi les circuits courts décrochent ? » , à un niveau inférieur à celui avant la pandémie. Maraîchers en situation critique faute de clients (+ intempéries), épiceries de vrac qui perdent + de 50% de chiffre d’affaires par rapport à avant la pandémie, sur le terrain la tendance à la baisse se confirme et fait froid dans le dos. A la clé, ce sont des paysans et des petits commerçants qui mettent ou vont mettre la clé sous la porte.

Et pourtant, lorsqu’on les questionne, les français disent soutenir un système plus juste et plus durable. Ils disent vouloir manger plus local, de meilleure qualité, être attachés à une meilleure traçabilité. Pourquoi un tel décalage avec la réalité ?

Comment expliquer le recul des circuits courts ?

La résistance au changement

Dans nos vies personnelles et professionnelles, la résistance au changement est partout. C’est un fait, les individus n’aiment pas le changement et préfèrent le confort d’une situation connue. A la question « voulez-vous du changement ? », la réponse est oui. A la question « qui est prêt à changer concrètement ? », ce n’est plus la même histoire. Une fois la situation sanitaire revenue à peu près sous contrôle, c’était plus simple de reprendre ses habitudes.

Pour changer durablement, il faut accepter de passer par une période de turbulence inconfortable (plongée dans l’inconnu, je n’y arriverai pas, c’est trop compliqué…). Il faut du temps et de la persévérance pour installer une nouvelle habitude. Seulement ensuite viendront l’acceptation et le changement de comportement.

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