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Emporté par un cancer, le médecin, généticien et scientifique a pourtant dédié sa vie à la lutte contre ce fléau, qui l’emporte aujourd’hui, à l’aube de ses 77 ans. C’était l’un des scientifiques les plus respectés de France, et ses sages dernières paroles sur la proximité de sa mort nous avaient aussi révélé sa philosophie de la vie. Il n’avait appris l’existence de son cancer que l’été dernier, et son combat n’aura pu durer que moins d’un an, après une terrible rechute en avril dernier. Axel Kahn s’était retiré de son rôle de président de la Ligue contre le cancer et de la vie publique il y a à peine deux mois.

Cette volonté de combat, Axel Kahn l’a depuis toujours. Enfant de la guerre – ils ne sont pas nombreux à être nés en 44, surtout avec un nom à consonance juive (lui qui était pourtant catholique), il n’a pas vécu avec ses parents. Son père s’est suicidé ; mais la motivation dans les études, puis l’excellence a toujours été la plus forte. Sa volonté d’être entendu et reconnu aussi.

Le médecin s’est, à plusieurs moments de sa vie, tantôt des religieux, tantôt des politiques, d’abord les communistes, puis dans les pas de François Mitterrand.

Progressiste quand il s’agissait de progrès scientifiques comme les OGM, sans croire pour autant à la vie après la mort. Mais toute sa vie, il aura gardé foi en son combat.

Sahara Cohen