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BRUNO BOIVIN: « LE VIRTUEL DE LA BANQUE EN LIGNE N’EST PAS ENCORE DANS L’ESPRIT DES Français »

Photo BB 2013_opt

Le président du Comité régional des banques du Languedoc-Roussillon et directeur régional du CIC Sud-Ouest table sur une progression de la banque en ligne mais réaffirme l’attachement du client au contact direct avec son conseiller.

 

Quel est le poids du Comité régional des banques du Languedoc-Roussillon ?

 

Le comité fédère l’ensemble des établissements bancaires de la région, y compris la Banque postale, ce qui correspond à 10 500 salariés. Il comprend 25 enseignes bancaires et 10 165 agences. Il représente 51 milliards d’euros de crédits et 47 milliards en dépôt.

Les services de banque à distance sont-ils aujourd’hui un critère de choix d’une banque ?

 

Ce sont en tout cas des services qui sont en constante évolution. Nos systèmes de banque à distance sont aujourd’hui très pointus. On peut effectuer de nombreuses opérations : virements, commandes de chéquiers, demandes de crédit. On voit émerger un nouveau concept d’accompagnement de la clientèle au travers du développement du service de la banque à distance.

Quel est le développement de la banque 100 % en ligne ?

Chaque groupe bancaire essaye d’approcher ce service mais on n’est pas encore dans un rythme important d’acquisition de clientèle. A l’heure actuelle je crois plus dans un développement de la banque à distance en relation avec le chargé de clientèle dédié à ce service. En effet, le client d’une banque veut avoir un interlocuteur constant et reconnu. Je crois particulièrement dans la communication et le conseil.

Quelles sont les parts de marché des banques en ligne ?

Tous les grands groupes bancaires on développé des banques en ligne mais les parts de marché sont pour le moment insignifiantes, de l’ordre de 3 %. Cette part de la banque en ligne va augmenter à l’avenir. On ne connaît pas le rythme de cette évolution mais cela ne sera pas dans des proportions considérables. Le retour sur investissement n’est pas aussi franc qu’on aurait pu l’espérer il y a dix ans.

Qu’est-ce qui freine le développement de la banque en ligne ? Les clients ont-ils des doutes en matière de sécurité ?

 

Peut-être, mais il y a aussi le côté non palpable de la relation. Le virtuel de la banque en ligne n’est pas encore dans l’esprit des Français. Les clients y réalisent des opérations précises et n’y versent pas beaucoup de fonds. Ils sont parfois attirés par des livrets boostés à 3 % ou 4 %. La banque en ligne ne s’inscrit pas dans une relation pérenne et de première banque. Toutes les enquêtes d’opinion montrent que la majorité des clients, y compris les jeunes, sont attachés à la présence humaine et au contact.

Lorsqu’un client fait le choix de la banque en ligne, est-ce pour des raisons de coûts ?

 

Le client cherche en effet les coûts les plus bas. Le fait d’avoir des moyens de paiement gratuits, cela joue évidemment dans le choix. Il y a aussi le côté pratique dans le fait de pouvoir intervenir 24h sur 24h de chez soi. Le client est lui-même opérateur.

Les banques en ligne vont-elles changer les habitudes, notamment en termes de pratiques boursières ?

On peut aussi faire ses transactions boursières sur le service de banque à distance avec des tarifs proches de la banque en ligne, sans surpayer le conseil.

Propos recueillis par Anne Dupin

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