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Crise : La question n’est pas de savoir si l’on est résilient mais de le devenir

Résilience, concept largement exploité ces derniers mois et à l’origine matérialisé par Boris Cyrulnik, psychologue et écrivain. Cela dit, lui n’est pas le premier à utiliser ce mot qui vient à l’origine de la Marine et plus particulièrement, des sous-mariniers. La résilience serait alors l’aptitude d’un corps à résister aux pressions physiques et à reprendre sa structure initiale. On lui a ensuite donné une dimension psychologique en mettant l’être face à des traumatismes physiques et psychologiques, dont ce satané virus.

 

Pour autant, beaucoup de philosophes viennent nous dire que la résilience est une compétence innée et qu’on ne pourrait ni l’acquérir, ni la travailler. Et nous serions finalement inégaux face à cette capacité à surmonter les tempêtes de la vie, et en plus de ça, nous le découvrons qu’au dernier moment, face à l’adversité uniquement en étant confrontés à une crise. C’est faux, selon Ludovic Savariello, formateur psychologue.

« Ce genre de propos me fait penser à la façon avec laquelle était enseignée la natation il y a 60 ans. La méthode pédagogique était à cette époque très sommaire. Le maitre-nageur (sauveteur si l’on peut dire ça) poussait l’enfant dans l’eau pour qu’il découvrir l’incroyable talent à la survie qui l’aidait à ne pas couler. » Résultat : nombre de personnes ont développé une peur de l’eau, et le nombre de personnes ne sachant pas nager est toujours très élevé. « Concernant la résilience, nous en sommes à peu près à ce niveau pédagogique. Lancez-vous dans une crise et vous verrez bien si vous n’allez pas couler ».

 

La résilience se travaillerait, mais comment ? C’est simplement un synonyme pour parler d’adaptabilité, de malléabilité et de bien-être. Est résilient celui qui réussit à évacuer son stress et ses pensées négatives, et à se trouver un but, une motivation. Il n’est nul besoin que la pensée soit très développée, la résilience peut juste avoir pour but de continuer sur une trajectoire actuelle. Être résilient pour ne pas s’effondrer, c’est déjà largement suffisant en temps de crise. La résilience est un moyen vers le bien-être et pas un but en soi.

Sahara Cohen

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