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D’Algérie à la mairie de Béziers ,le parcours de Robert Ménard reste un exemple.

ROBERT

Issu d’une famille catholique pied-noir installée en Algérie depuis 1850, Robert Ménard a neuf ans lorsque sa famille, rapatriée d’Algérie, s’installe à Brusque dans l’Aveyron puis dans le quartier pauvre de la Devèze, à Béziers. Son père, Émile, est tour à tour commerçant, imprimeur et éleveur de poules7 ; également syndicaliste communiste6, il devient membre de l’OAS. L’un des oncles de Robert Ménard est par ailleurs emprisonné pour avoir piloté un avion de putchistes.

Robert Ménard suit les cours du collège religieux Saint-Gabriel à Saint-Affrique, et envisage de devenir prêtre, ce à quoi sa mère s’oppose. En mai 1968, il fait fermer son collège. Poursuivant ses études à Montpellier, il choisit la philosophie, choix qu’il décrit comme ne répondant pas spécialement à une vocation.

En 1973, au lycée Jean-Moulin à Béziers, à l’époque des manifestations contre la loi Debré de réforme de l’enseignement, il donne des cours de philosophie, pendant les grèves, à des lycéens pour éviter qu’ils ne prennent trop de retard.

Toujours à Béziers, il est proche des milieux anarchistes puis trotskistes et milite à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), de 1973 à 1979. Il s’inscrit par la suite au Parti socialiste, qu’il rejoint via le courant du CERES, l’aile gauche du PS ; il sera délégué du CERES pour la fédération de l’Hérault au congrès de Metz (6 au 8 avril 1979). Il démissionne du PS six mois après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, se disant stupéfait par tous ceux « qui se précipitaient sur les places ».

Dans la mouvance des radios libres, Robert Ménard crée en 1978 Radio Pomarède (du nom d’un bandit d’honneur du Biterrois), radio qui continue d’émettre malgré l’interdiction du ministère de l’Intérieur. Devenu président de l’Association Consensus Liberté Radio, il est la cible de très nombreuses poursuites judiciaires. Lors d’un de ses procès, François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste, se porte témoin de moralité à son égard. Toujours à Béziers, Robert Ménard crée un magazine gratuit, intitulé Le Petit Biterrois, puis est contraint de l’arrêter un an plus tard à la suite de difficultés avec ses annonceurs.

Il devient en 1983 journaliste à Radio France Hérault, poste qu’il occupe jusqu’en 1989

Le 30 septembre 2008, Robert Ménard annonce brusquement sa démission et quitte la direction de Reporters sans frontières. Le 1er mars de la même année, après une proposition faite à Cheikha Mozah, Robert Ménard avait pris les fonctions de directeur général du centre pour la liberté de l’information à Doha au Qatar créé en décembre 2007 sous l’impulsion de RSF, censé accueillir et soutenir des journalistes persécutés dans leur pays, et doté d’une subvention annuelle de 3 millions de dollars par l’émir. Son conseil d’administration comptait entre autres Patrick Poivre d’Arvor et Dominique de Villepin. Les détracteurs de l’ancien secrétaire général de RSF s’étonnèrent de cette reconversion dans un pays qui n’a rien d’une démocratie : le pouvoir y est transmis par hérédité et la presse n’a pas le droit d’émettre des critiques contre la famille régnante ni le gouvernement. RSF elle-même « classait régulièrement le Qatar au fin fond du tableau de la liberté de la presse, vers la 80e place ». Mais Jean-François Julliard indiquait en décembre 2008 : « Chaque semaine ou presque, nous faisons des propositions de projets à soutenir ou de gens à aider : des médias touchés par un cyclone en Haïti, par exemple, qui auraient besoin d’un groupe électrogène. Le Centre de Doha répond aux besoins ».

Après avoir menacé de démissionner du centre en mars 2009, Ménard finira par passer à l’acte en juin 2009, estimant qu’il n’a « plus ni la liberté ni les moyens de travailler ». Maxime Vivas soutient que la prétention de Ménard à gérer seul l’argent du Centre s’est heurtée au droit de regard confié par l’émir à l’un de ses parents, membre du conseil d’administration. De son côté, Télérama affirme : « Le président du conseil d’administration du Centre de Doha, Sheikh Hamad Bin Thamer Al Thani — qui n’est autre que le président de la chaîne de télévision Al Jazeera — a visiblement tout fait pour bloquer la machine. Querelle de pouvoir au sein des cercles dirigeants de l’émirat ? C’est la version donnée par l’entourage de l’ex secrétaire général de RSF »

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