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Départementales : encore une élection sans la jeunesse

POLITIQUE – Les 22 et 25 mars prochains auront lieux les élections départementales. Si de prime abord, le système semble se moderniser, un regard un peu plus attentif amène à une conclusion sans appel: encore une fois, ces élections oublient la jeunesse.

Les réformateurs ont dû croire à une victoire, celle du progrès, celle de la modernité, celle du XXIe siècle. Tous les signaux paraissaient allumés.

D’abord la dénomination, on ne parlera plus d’élections cantonales mais d’élections départementales. Les conseillers généraux élus en 2008 et en 2011 seront ainsi tous remplacés en mars 2015 par des conseillers départementaux. Dans ce grand mouvement grammatical, les structures aussi changeront de nom: le Conseil général cède sa place au Conseil départemental.

Ensuite, le fameux « renouvellement ». Les cantons sont redessinés et divisés presque par deux (on passe de 4 046 à 2 054 cantons).

Mieux, un autre signal qui aurait dû satisfaire les plus réformateurs, le nouveau mode de scrutin impose désormais des binômes homme-femme. L’égalitarisme devenu mère de tous les combats, essentiellement à gauche, certaines élues réclamant du « Madame la Présidente » comme d’autres réclameraient la croissance. Toujours mieux, le nouveau seuil de qualification pour le second tour fixé à 12,5% des inscrits sur les listes électorales. Dans l’absolu, le nombre de duels devrait être plus élevé que le nombre de triangulaires.

Alors pourquoi ne pas nous réjouir de ces élections, symbole de tant de modernité? Nouvelle dénomination, renouvellement des cantons, égalité homme-femme, que manque-t-il à ces élections départementales?

Sous des airs de progrès, ces élections se déroulent encore une fois en marge. En marge de la jeunesse, cette grande oubliée de la République.

Ces élections sont symptomatiques du mal français

Les réformes visent à construire l’avenir mais ne s’intéressent pas à ceux qui en seront les acteurs: les jeunes.

Les partis politiques ne parviennent plus à répondre aux attentes et aux préoccupations de la jeunesse. Dans la course à la réforme la plus dure, il faudra aussi incarner un espoir et faire revenir les jeunes dans les urnes.

L’étude Harris Interactive du 18 février dernier est pleine d’enseignements quant au chemin à parcourir. L’âge moyen des candidats passe ainsi de 53 ans en 2008-2011 à 51 ans pour 2015. Là où les partis se félicitent d’un rajeunissement des candidats, la jeunesse appelle à un bouleversement du système, lui laissant un accès privilégié.

La moyenne d’âge des candidats par parti ne permet pas non plus de se réjouir: Debout La France (47,5 ans en moyenne), Front national (49,4), Europe Ecologie Les Verts (49,5), UMP (51,6), Parti socialiste (52,2), Front de gauche (52,7).

Le système actuel est une aberration pour la jeunesse. La génération responsable de la situation du pays programme aux jeunes des efforts sans précédent et s’octroie les places de décision, tout en implorant cette même jeunesse d’aller voter pour asseoir sa légitimité d’agir. Abracadabrantesque. La mise à l’écart des jeunes (même involontaire) est une atteinte à notre démocratie et ces élections départementales à venir n’en sont que le triste reflet.

Le taux d’abstention, qui, malheureusement, devrait confirmer le rejet massif des jeunes de ces élections, doit finir de réveiller les consciences. C’est notre objectif au sein du think tank « 5 ans pour des idées »: prendre conscience de la jeunesse.

Car celui qui incarnera à la fois le courage de réformer et la volonté d’intégrer la jeunesse pourra enfin, en 2017, convertir notre pays au XXIe siècle

J.MIRO

Président de 5 ans pour les idées

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