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Derniers jours pour voir l’exposition du Greco au Grand Palais

La rétrospective consacrée au peintre est la première grande exposition jamais consacrée en France à cet artiste.

Né en 1541 en Crète, Doménikos Theotokópoulos, dit Greco (Le Grec pour les espagnols) fait son premier apprentissage dans la tradition byzantine avant de parfaire sa formation à Venise puis à Rome.

C’est cependant en Espagne que son art s’épanouit et s’implante durablement à partir de la décennie 1577. Attiré par les mirifiques promesses du chantier de l’Escorial, l’artiste importe dans la péninsule la couleur du Titien, les audaces du Tintoret et le style héroïque de Michel-Ange.

Cette éloquente synthèse, originale mais cohérente par rapport à son itinéraire, donne à Greco, mort quatre ans après Caravage, une place particulière dans l’histoire de la peinture : celle du dernier grand maître de la Renaissance et du premier grand peintre du Siècle d’Or.

Redécouvert par les Romantique, célébré par les écrivains, reconnu et adopté par les avant-gardes du début du XXe, l’artiste jouit ainsi du double prestige de la tradition et de la modernité, Picasso lui doit beaucoup notamment dans sa période bleue.

Au niveau de son style, Greco est également un insatiable inventeur de formes, mettant au point des compositions innovantes et audacieuses sur lesquelles il n’aura de cesse de revenir tout au long de sa carrière, variant les effets, les moyens plastiques, les intentions de son discours

Parmi les angles scientifiques particuliers qui sont développés au fil de l’exposition : la mue impressionnante du peintre à ses débuts, de l’art d’icône à son adhésion esthétique au courant vénitien ; ses inventions et variations, qui permettent, sur un même thème, de mesurer le caractère novateur de son art et de suivre le cheminement de son style de Venise à Tolède

Les salles explorent le style de Doménikos Theotokópoulos, qui est incontestablement l’un des talents les plus originaux de l’histoire de l’art. Sa peinture si singulière a suscité de nombreuses théories, souvent farfelues. On a fait de lui un fou, tantôt hérétique, tantôt mystique. Certains même, pour justifier les audaces de sa palette, l’ont imaginé astigmate ! Un médecin a même prétendu qu’il prenait de la marijuana !

On a parlé de « dégénérescence picturale » de « nature névropathe » de « cerveau surchauffé »

De Crète à Venise, de Venise à Rome et de Rome à Tolède, son itinéraire hors du commun et son obstination à défendre sa vision de l’art l’ont élevé, parmi les grands maîtres de la Renaissance, avant de faire de lui, bien plus tard, le prophète de la modernité.

C’est ce défi de la modernité que nous lance el Greco. A voir avant le 20 février !

Sandrine de La Houssière

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