Économie productive, économie contributive par Geneviève Bouché
L’hypothèse de base est nouvelle. Il s’agit d’accepter pleinement la nouvelle économie immatérielle construite sur les données. Mais cette économie est actuellement centrée, par les GAFA, sur le profit à court terme et le paradigme utilitariste. Et pour nous, en Europe, il est inutile de « courir après » les acteurs actuels de la Silicon Valley. Ce serait un combat d’arrière-garde.
Mais il s’agit au contraire d’innover en comprenant qu’un des grands enjeux de notre XXIe siècle sera la réorientation de l’économie immatérielle mondiale vers le bien commun de tous les citoyens du monde et de Gaïa.
Cet ouvrage nous montre des pistes possibles pour se préparer individuellement et collectivement à construire ce monde de demain qui sera pleinement social et solidaire, qui sera aussi totalement dans le respect et la régénération de l’environnement.
Et il y a de nouvelles voies qui s’ouvrent, car l’économie immatérielle nous offre de nouveaux outils pour valoriser l’économie contributive en plus de l’économie productive, qui a été étudiée par la « science économique » pendant des siècles.
Qu’est-ce que cette économie contributive ? L’économie contributive est le côté Yin, plus féminin de l’économie mondiale, qui s’occupe avant tout du bien commun des citoyens et de l’avenir de l’Humanité et de la planète. Elle comprend aussi l’économie
symbiotique1 qui valorise tout ce que les humains font comme travail pour éduquer les enfants, s’occuper des plus âgés de la famille, des handicapés, des plus faibles, des immigrés, de l’environnement, etc. Hazel Henderson, une amie futuriste anglo-américaine, avait déjà dénoncé en 1990 le silence de l’économie officielle vis-à-vis de la Love Economy2 qui constituerait plus de 50 % des activités humaines.
Geneviève Bouché
Merci Hélène Samson : je découvre les propos d’Hazel Henderson. Elle a sans doute inspiré les meneurs qui, à Dauphine dans les années 1975 ont organisé la séquestration pendant 24 heures de Jean Soulier, notre meilleurs professeur d’économie afin qu’il s’engage à nous proposer dans ses cours des vivions alternatives au modèle qu’il enseignait si brillamment.
L’opération, déroulée dans la bonne humeur n’a pas donné de fruits, mais a enclenché chez moi une réflexion qui n’a jamais cessé de se prolonger.