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Election de Lula au Brésil : les investisseurs internationaux sont-ils en danger? Par xavier Hovasse

Après la victoire de Lula (gauche) face à Bolsonaro (extrême droite) au second tour de l’élection présidentielle du 30 octobre, Xavier Hovasse, responsable des actions émergentes chez Carmignac, examine les conséquences pour les investisseurs internationaux :

Xavier Hovasse, responsable des actions émergentes chez Carmignac

« Bien que la marge de victoire soit plus étroite que ce que laissaient entendre les sondages, une victoire de Lula était attendue. Le président sortant battu, Jair Bolsonaro, ne semble pas contester le résultat comme on le craignait avant le second tour. En supposant que nous assisterons à une transition ordonnée du pouvoir, nous considérons ce résultat comme favorable au marché, car il devrait entraîner une baisse de la prime de risque politique sur les actifs brésiliens profondément sous-évalués. »

« Nous sommes également confortés par les résultats des élections régionales, avec une majorité de centre et de droite au Congrès et par le choix de Geraldo Alckmin, le vice-président de Lula, issu d’un parti de centre-droit. En effet, le Congrès est une institution puissante au Brésil et bloquera probablement toute tentative du président Lula nouvellement élu de revenir sur la privatisation des grandes entreprises, comme il l’a fait dans le passé. Le prochain élément clé à surveiller sera la nomination du ministre des finances, qui donnera une confirmation définitive de l’orthodoxie des politiques monétaires à venir. »

« Sur le plan macroéconomique, les choses se présentent également bien. L’amélioration des termes de l’échange, grâce à la hausse des prix des produits de matières premières, y compris les produits agricoles, où le Brésil est en tête des exportations mondiales pour un certain nombre de produits, notamment le sucre, le soja, le café et le minerai de fer, est de bon augure pour la croissance économique. L’inflation évolue également dans la bonne direction. Après avoir atteint un pic de 12,1 % en avril, le taux d’inflation du Brésil est retombé à 7,2 %. Cela a permis à la banque centrale de suspendre les hausses de taux d’intérêt, et le marché prévoit un cycle de baisses de taux au cours des prochains mois. Dans ce cas, Lula récolterait les dividendes économiques c’est-à-dire les bienfaits des bons choix économiques du Brésil,  fait que le pays a été la première grande économie à prendre des mesures sérieuses contre l’inflation en utilisant une politique monétaire agressive l’année dernière. »

« Chez Carmignac, nous avons été constructifs sur les actions brésiliennes depuis le début de l’année. Suite au résultat des élections, la combinaison d’une diminution du risque politique et d’une dynamique macroéconomique positive favorise un re-rating des actions et de la monnaie brésiliennes bon marché (par rapport à la moyenne historique et même par rapport aux autres grands marchés émergents). C’est pourquoi nous maintenons notre allocation accrue aux actions brésiliennes, en favorisant les entreprises axées principalement sur la demande intérieure et sur des thèmes de croissance à long terme comme la finance, la santé, l’économie numérique et l’énergie.  Et à l’inverse, nous restons à l’écart des entreprises publiques qui pourront faire l’objet d’interventions politiques. »

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