Etre homo dans les années 70
Il est plus qu’un simple visage dans le Marais, le cœur de la scène gay de Paris. Bernard Bousset a géré plusieurs lieux, notamment des bars. Mais s’il a réussi sa carrière, Bernard reste marqué par son passé douloureux… Bernard Bousset a grandi à une époque où l’homophobie était une menace constante et les lois de l’époque ont fait qu’il a même été arrêté et traduit en justice.
Son premier petit-ami était le fils du directeur du casino de Dax, sa ville natale, victime d’une brutale agression pour s’être affiché ensemble. Après avoir terminé ses études, Bernard quitte la ville pour un emploi à Bordeaux, et fréquente les bars gays clandestins, non sans risque.
Des descentes de police ont parfois lieu dans ces bars, embarquant tout le monde. « J’ai passé deux jours en garde à vue à Bordeaux, avec juste un bol de soupe et du pain, en dormant sur une dalle de béton. Quand ils nous ont laissé sortir le mardi matin, ils ont appelé notre famille et notre patron au travail. A ce moment-là, on savait qu’on était foutus» se souvient Bernard Bousset.
Bernard s’est ensuite rendu à Saint-Tropez, puis à Megève, dans les Alpes. Là, il est rentré chez lui un soir avec un jeune de 18 ans. À l’époque, l’âge de consentement pour les couples de même sexe était de 21 ans. Dénoncé à la police, et il a été condamné.
Installé à Paris dans les années 70, Bernard a un emploi stable et une relation durable. Une étape importante est franchie lorsque François Mitterrand est élu président en 1981, et qu’il abaisse l’âge du consentement pour les homosexuels au même niveau que pour les hétérosexuels.
Malgré l’acceptation croissante de l’homosexualité, la joie ne devait pas durer, car le sida s’est progressivement répandu dans le monde. Bernard perdra son frère ainsi que son petit-ami.
Paulette Mansart
J’ai entendu pour votre témoignage aujourd’hui sur RTL.On entend et ressent de la souffrance.Heureusement que la société évolue. La bêtise humaine n’est pas prête de s’éteindre..sincere sympathie