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Faut-il accepter la reconnaissance faciale ? par Pierre Grand-Dufay

Avec la reconnaissance faciale il est désormais possible d’identifier une personne sur une photo ou une vidéo en comparant ce que voit la caméra avec les photos disponibles dans une base de données d’empreintes faciales. Les caractéristiques du visage sont analysées et enregistrées : distance entre les yeux, longueur du nez, forme des joues, profondeur des orbites, texture de la peau  ou encore largeur de la mâchoire. Un avatar abstrait et unique propre à chaque individu est ainsi crée.

Nous utilisons cette technologie biométrique ultra performante chaque jour, par exemple en présentant son visage pour déverrouiller son smart phone avec Face ID, ou pour confirmer le paiement de ses achats en ligne…le fameux « selfie pay », avec un niveau de sécurité bien plus fort que les mots de passe. Facebook développe de son côté la technologie DeepFace qui enregistre les caractéristiques des visages de chaque utilisateur lorsqu’il est tagué, pour ensuite l’identifier automatiquement sur toutes les nouvelles photos. La France a développé l’application ALICEM qui permet à tout particulier, qui décide de l’utiliser, de prouver son identité sur Internet de manière sécurisée, à l’aide de son smartphone.

Dans un grand nombre d’aéroports, les panneaux publicitaires intelligents identifient le genre, l’origine ethnique et l’âge des passants afin de leur proposer des publicités ciblées.

A ce rythme, on peut imaginer qu’on pourra bientôt connaitre le nom d’une personne juste en pointant son smartphone vers lui !

Les avantages sont évidents…autant que les dangers

Alors tout ça est-il utile ? Oui, car la reconnaissance faciale accroît le niveau de sécurité, simplifie le processus d’authentification sur les appareils électroniques, évite les usurpations d’identité et sécurise les paiements en ligne, entre autres avantages. Mais cette technologie soulève aussi de nombreuses craintes concernant la sécurité et la confidentialité, car elle peut aussi servir à pister les individus. Pour preuve, la Chine a mis en place un système dit « crédit social » qui surveille la population au moyen de 420 millions de caméras et d’un algorithme qui attribue ou retire automatiquement des points à la personne en fonction de son comportement; l’objectif du gouvernement chinois étant de détenir l’empreinte faciale de chaque ressortissant à des fins de surveillance. Il faut préciser qu’en Europe, la reconnaissance faciale est nettement moins utilisée que dans les autres pays car le RGPD en vigueur depuis mai 2018 protège les données biométriques des citoyens.

Un autre danger de cette technologie est qu’elle renforce encore le pouvoir déjà exorbitant des multinationales américaines et chinoises qui les développent.

 

Alors, que faire ? La reconnaissance faciale contient pour certains la promesse d’un monde plus sûr, simple et fluide, et pour d’autres une privation insupportable de nos libertés. Il faudra concilier les deux points de vue, sachant que la principale condition de la liberté est la sécurité !

Pierre Grand-Dufay

Comments

  • ARMENANTE Richard
    octobre 26, 2021

    Un pays est cultivé n’ont en raison de sa fertilité ou de son économie mais en raison de sa liberté

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