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Fonction publique : les discriminations à l’embauche persistent, malheureusement…Par Alain Gavand

Alain Gavand
   relation de 1er niveau1er
Helping businesses to promote diversity, prevent discrimination and improve their recruitment policy

Ce sont les conclusions du dernier rapport sur l’état de la fonction publique publié par la DGAFP – Direction générale de l’administration et de la fonction publique, publié le 8 novembre 2022, qui révèle notamment les résultats du #testing. Celui-ci a consisté, à partir de candidatures fictives, dans le cadre de #recrutements, à soumettre deux profils comparables pour une même demande sauf en ce qui concerne le critère susceptible d’exposer aux discriminations. Il a été conduit sur près de 2 600 offres d’emploi de cadre administratif ou d’aide-soignante publiées en Île-de-France de 2015 à 2021, par Laetitia Challe, Yannick L’Horty et Pascale Petit, de Université Gustave Eiffel.

Globalement, il ressort que les candidats dont le nom et le prénom indiquent qu’ils sont d’origine maghrébine ont moins de chances d’avoir une réponse positive à leur candidature et ce, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. Dans la fonction publique, les #discriminations dont sont victimes les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont moins importantes que celles mesurées selon l’origine. En revanche, pour les employeurs privés, les candidatures provenant d’un #QPV sont désormais mieux accueillies que les autres candidatures et c’est un effet de la montée en puissance des « emplois francs ».

Des discriminations persistantes observées pour les candidatures avec un prénom et un nom à consonance maghrébine dans le public comme dans le privé

Sur la période 2021-2022, dans le secteur public, pour le poste de cadre administratif, le taux de succès du candidat de référence est de 39 %, mais seulement de 27 % pour les candidats d’origine maghrébine. Le déséquilibre apparait dans les trois versants de la fonction publique (fonction publique d’État, territoriale, hospitalière).

Pour le métier d’aide-soignante, le taux de succès du candidat de référence est de 43 % dans le privé contre 35 % pour un candidat d’origine maghrébine. Dans le secteur public, l’écart est bien plus important, puisque le taux de succès est de 57 % pour le candidat de référence et de 43 % pour celui d’origine maghrébine. Dans la territoriale et l’hospitalière, les candidats de référence affichent des taux de succès respectifs de 59 % et 55 % tandis que ceux d’origine maghrébine atteignent 32 % et 48 %.

Des évolutions récentes favorables pour les candidatures provenant d’un QPV

Pour les aides-soignantes comme pour les cadres administratifs, les discriminations selon le fait d’habiter un quartier prioritaire (QPV) sont plus faibles que celles observées dans les tests sur l’origine.

Dans la fonction publique, les discriminations dont sont victimes les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont moins importantes que celle mesurées selon l’origine. Le taux de succès du candidat de référence est de 39% et atteint 41 % pour les candidats résidants en QPV pour les cadres administratifs. En ce qui concerne le poste d’aide-soignante le taux de succès du candidat de référence est de 57 % et de 54 % pour les candidats résidants en QPV.

Dans le secteur privé, les écarts non significatifs en défaveur des habitants des QPV se sont progressivement résorbés, allant jusqu’à s’inverser. Dès la fin 2019 et à nouveau fin 2021 et début 2022, les résidents des quartiers prioritaires paraissent désormais avantagés pour l’accès aux offres d’emploi dans le secteur privé. L’écart est statistiquement significatif en leur faveur. Cette évolution positive des discriminations selon l’adresse coïncide nettement avec le déploiement des « emplois francs ». Expérimenté à partir d’avril 2018 dans 194 quartiers avant d’être généralisé le 1er janvier 2020, le dispositif des « emplois francs » consiste en une subvention versée aux employeurs qui recrutent un demandeur d’emploi habitant dans un quartier prioritaire. Le montant de l’aide est de 15 000 euros sur trois ans pour une embauche en contrat à durée indéterminée et est moitié moindre pour une embauche en contrat à durée déterminée. Cette aide nouvelle donne suffisamment de valeur à une adresse en quartier prioritaire pour parvenir à inverser l’effet habituellement pénalisant de ce type d’adresse. Telle est aussi la conclusion de l’évaluation du dispositif réalisée à partir d’un protocole de tests répétés. Les seules discriminations à l’adresse qui sont détectées dans le testing relèvent de l’emploi public, en 2019- 2020. Or les recruteurs publics ne bénéficient pas du dispositif des emplois francs.

Pour accéder au rapport complet : https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/rapports_annuels/2022/Dossier_testing_discriminations.pdf

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