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Google: votre banquier du futur ?


Utopie ou réalité? Est-ce que le célèbre engin de recherche deviendra votre banquier de demain ? Alphabet, maison mère de Google, s’intéresse de près au lucratif marché des services financiers et des assurances. Un marché bousculé par des changements qui font vaciller son modèle d’affaires. Dorénavant, le financement n’est plus la chasse gardée des institutions financières. Les géants d’internet ainsi que des start-up se lancent à la conquête des sources de revenus traditionnelles des institutions financières et menacent sérieusement le rapport de forces (par ex. : Paypal, Apple Pay ou Google Wallet).
Les ¨fin¨ – quoi? – Les ¨fintech¨ est le croisement entre deux termes : « finance » et « technologie ». Les fintech sont les entreprises qui utilisent les technologies de l’information et de la communication pour offrir des services financiers et bancaires. En misant sur l’innovation, elles se démarquent par leur accessibilité, leur convivialité, leur flexibilité ainsi que leur efficacité. Les fintech : ¨ apportent de véritables solutions de rupture, technologique et d’usage, modifiant la chaîne de valeur grâce à l’innovation technologique.[1]¨ Elles secouent le fauteuil confortable des banques et des assureurs. Certaines institutions financières s’érigent en de véritables statues de glace devant l’agilité de ces patineuses artistiques de la finance et de la technologie. D’un coup de patin innovateur, elles déplacent les plates-bandes de la patinoire du marché concurrentiel des services financiers.

Les fintech : ¨ apportent de véritables solutions de rupture, technologique et d’usage, modifiant la chaîne de valeur grâce à l’innovation technologique »

Citation du Groupe BNP Paribas
L’exemple de Google – Alphabet, la maison mère de Google s’est vautrée dans ce lucratif marché en proposant aux consommateurs des services financiers avec Google Wallet. Mais qu’est-ce que le Google Wallet? Il s’agit d’une application qui métamorphose votre téléphone intelligent en portefeuille virtuel permettant ainsi de gérer vos comptes de dépenses. Vous pouvez acheminer ou recevoir de l’argent sans frais. Vous pouvez également enregistrer dans l’application vos cartes bancaires, cartes de crédit et même vos cartes de fidélité, etc. Google a également investi dans Lending Club, une plate-forme numérique de financement participatif qui facilite les transactions entre les prêteurs et les emprunteurs à un taux d’intérêt raisonnable.
L’expérience-client au cœur de l’essor des fintech – C’est un fait inéluctable: les clients délaissent les succursales et les guichets automatiques et manipulent de moins en moins d’argent en espèces. Les cartes de crédit et de débit trônent en reines dans leur portefeuille. Pour leurs finances personnelles, ils ont résolument pris le virage numérique que ce soit le paiement de factures en ligne, le dépôt de chèques via les téléphones intelligents ou les transferts de fonds en ligne, etc. Or, certaines institutions financières disposent encore en 2017 d’interfaces désuètes et non-conviviales qui font râler leurs clients. Bercés par l’expérience-client numérique offerte par Google, Amazon, Facebook et Apple, les clients sont de plus en plus exigeants et s’attendent au même niveau d’expérience de leur banque. La porte est alors grande ouverte pour les fintech.
N’enlevons pas nos gants de boxe, la partie n’est pas perdue… En effet, les institutions financières cumulent une mine de données sur leurs clients qui constituent une « matière première » à exploiter pour offrir des services plus personnalisés (profil, préférences, rentabilité, etc). Ces données peuvent être pleinement intégrées dans la relation-client et permettre aux institutions financières de personnaliser leurs services (par ex.: contenu de l’information, le choix des canaux et des mécanisme de sécurisation de l’information, etc. ). Celles qui seront en mesure d’exploiter finement ces données pour offrir un service sur-mesure se démarqueront de la concurrence.

Bercés par l’expérience-client numérique offerte par le géants d’internet les clients sont de plus en plus exigeants et s’attendent au même niveau d’expérience de leur banque

Une menace de taille pour le secteur des services financiers et des assurances – Compte tenu de la rapidité du développement des fintech et de leur impact, les joueurs traditionnels ne peuvent plus se permettre de les ignorer. Selon Accenture, les investissements dans ce secteur atteignaient 22,3 milliards de dollars en 2015 au niveau mondial, contre 9,6 milliards de dollars en 2014. Selon une étude mondiale réalisée par PwC auprès de 544 dirigeants d’institutions financières et d’entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies réparties dans 46 pays, 83% des répondants estiment que leurs activités pourraient être en partie menacées d’ici 2020. Ce pourcentage s’élève à 95% dans le cas des banques. Certaines institutions financières regardent le film d’horreur confortablement assises dans leur fauteuil alors que d’autres, crèvent l’écran… C’est le cas notamment pour le Groupe BNP Parisbas et le Mouvement Desjardins. Le Mouvement Desjardins a mis sur pied le Desjardins Lab, un laboratoire d’innovation qui offre, entre autres, des services de prototypage rapide et d’exploration technologique. Comme le dit si justement le président du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, les institutions financières sont condamnées à innover.

95% des dirigeants des banques estiment que leurs activités pourraient être en partie menacées par les fintech

Source: Étude mondiale réalisée par PwC
Une menace ou une opportunité ? Une opportunité pour le Groupe BNP Paribas – Pour le Groupe BNP Paribas [2], leader bancaire européen, ce changement dans l’univers bancaire constitue une opportunité qu’il s’empresse de saisir. L’innovation est un carburant de sa croissance.
BNP Paribas offre notamment un service, myBioPass, permettant aux clients de se connecter à leur compte et de valider des transactions en utilisant leurs données biométriques (reconnaissance faciale et vocale) pour remplacer les mots de passe. BNP Paribas offre à ses clients un «coffre-fort numérique» leur permettant de déposer de façon sécurisée des documents électroniques personnels, auxquels la banque elle-même n’a pas accès. BNP Paribas a également développé une plate-forme numérique pour connecter les investisseurs à la recherche de partenaires.

En outre, le Groupe BNP Paribas [3] annonçait récemment l’investissement de 1,83 million de dollars dans la start-up PayCar : https://www.paycar.fr . Cette entreprise offre une solution de paiement pour l’achat et la vente de véhicules d’occasion entre particuliers. Acheteurs et vendeurs sont vérifiés avant la transaction, l’acheteur crédite son compte PayCar puis, le jour de la transaction, paie le vendeur à l’aide de son téléphone intelligents.
Et la loi dans tout cela… ? Les services financiers évoluent dans un environnement lourdement règlementé, c’est la barrière ou plutôt le mur qui s’érige à l’entrée de ce marché lucratif. C’est un fait: les lois évoluent à la vitesse de tortues. Cependant, les fintech mettent au défi les régulateurs. Quel est l’encadrement légal des fintech? Au Québec, l’Autorité des marchés financiers se penche sur le sujet en constituant un groupe de travail ayant notamment pour mandat d’analyser le développement des fintech et d’anticiper les enjeux qui pourraient se poser en matière de règlementation et de protection des consommateurs. Vous l’aurez deviné, les institutions traditionnelles réclament un renforcement de l’encadrement des fintech.
S’adapter ou crever? Les institutions financières n’ont d’autre choix que de prendre le virage technologique pour ne pas faire partie du cortège funèbre des entreprises qui n’ont pas su s’adapter. Les investissements dans les fintech croissent de façon fulgurante propulsant ainsi leur développement. Les technologies progressent rapidement dopant le potentiel de développement des fintech. Les fintech constituent-elles des menaces ou des opportunités pour le marché des services financiers ? Sont-elles des partenaires ou des concurrents des institutions financières et des assureurs ? À la lumière de ce qui précède, c’est un ragoût dans lequel mijotent tous ces ingrédients. S’adapter ou crever ? Les institutions financières n’ont d’autre choix que de prendre le virage technologique et d’explorer les partenariats avec des fintech pour ne pas faire partie du cortège funèbre tristement célèbre des entreprises qui n’ont pas su s’adapter. Sont-elles condamnées à innover? L’innovation s’avère inéluctablement une piste d’accélération pour accroître la compétitivité des institutions financières traditionnelles. L’exemple de BNP Paribas pave la voie.

Experte en gouvernance et stratégie Joanne Desjardins, LL.B., MBA, ASC, CRHA, est associée chez Keyboard une firme spécialisée en gouvernance et en stratégie. Elle accompagne les organisations en stratégie. Elle est aussi régulièrement invitée comme conférencière pour échanger sur la stratégie et la gouvernance. Elle rédige actuellement un livre sur la stratégie et la gouvernance. 
[1] Site de BNP Paribas : https://group.bnpparibas/tempsforts/fintech/pitch
[2] Site de BNP Paribas : https://group.bnpparibas/communique-de-presse/bnp-paribas-associe-developpement-fintech-paycar
[3] Site de BNP Paribas : https://group.bnpparibas/communique-de-presse/bnp-paribas-associe-developpement-fintech-paycar ?

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