Vudailleurs.com

Interview de Thierry Coste, profession lobbyiste

Dans l’ombre de…
Thierry Coste, profession lobbyiste : « Mon métier, c’est l’art et la manière d’influencer les décideurs »

 

 

Thierry Coste@photo de JM

 

A 63 ans, on ne présente plus Thierry Coste. Ce Jurassien, amoureux de la terre, fait partie des iconoclastes de l’influence. Ce fils de militaire a débuté sa carrière en tant qu’exploitant agricole, avant de diriger une ONG nationale dans l’environnement puis de fonder un cabinet de conseil en stratégies pour le développement économique régional et l’environnement. A cette période, il conseille des présidents de conseils régionaux de droite tels que Jean Pierre Raffarin, Jacques Blanc et des hommes politiques de socialistes tels que Pierre Joxe, ministre, Pierre Bérégovoy, Laurent Fabius et bien d’autres. Son attirance pour l’économie le conduit en 1994 à créer un deuxième cabinet de lobbying français, « Lobbying et Stratégies ». Il devient alors le lobbyiste de grands groupes industriels français et étrangers, il conseille des gouvernements étrangers, défend des PMI-PME entreprenantes, agit pour la défense de certaines professions libérales et assume un lobbying passionnel sur la ruralité, la chasse et la pêche.

Le « tombeur » de Nicolas Hulot, a murmuré à l’oreille des 4 derniers Présidents de la République pour défendre avec passion la ruralité, la chasse et la pêche. De Jacques Chirac, à Nicolas Sarkozy, en passant par François Hollande et Emmanuel Macron, il n’a eu de cesse de plaider pour une ruralité ambitieuse à l’égal des politiques de la ville et des banlieues. Quelle est la vision de ce lobbyiste hors norme, homme de l’ombre ? Réponse lors d’une interview sans demi-mot.

 

vudailleurs.com: Thierry bonjour. Peux-tu nous dire aujourd’hui ce qu’est un lobbyiste ?

Thierry Coste : Le lobbying, c’est l’art et la manière d’influencer la décision publique. Que l’on soit lobbyiste professionnel comme je le suis, représentant d’un syndicat ou d’une fédération professionnelle, ou encore patron d’une grande entreprise, nous faisons tous du lobbying pour peser sur les décisions publiques. Et si nous ne le faisions pas, cela signifierait que ce sont les technocrates qui entourent les ministres et la haute administration qui feraient la pluie et le beau temps dans la réglementation. Le lobbying est un atout pour la démocratie, contrairement à ce que l’on raconte pour se faire peur. Toutefois la condition nécessaire et suffisante est que le lobbying doit être ouvert, affiché et non secret . J’ai toujours dénoncé les experts bidons ou ceux qui cachent leurs rémunérations du privé alors  qu’ils  sont experts publics.”

vdc. : Tu es le lobbyiste le plus médiatisé. Cette médiatisation n’est-elle pas incongrue pour un lobbyiste qui devrait être un homme de l’ombre ?

T.C. : “ Il est vrai que je suis un iconoclaste dans le paysage du lobbying français, car mes méthodes sont très anglo-saxonnes. Je n’ai pas peur d’utiliser les médias et les polémiques comme élément d’influence. Depuis 25 ans, j’accepte de témoigner dans les médias de mon métier, mais je ne parle que de 4 sujets qui sont : la défense du lobbying, la chasse, les armes et la ruralité. Certains de mes clients me demandent d’être parfois leur porte-parole, ce qui peut être un complément utile dans une stratégie d’influence. Mais en réalité , plus de 80 % de mon activité ne fait l’objet d’aucune communication et ne nécessite aucun usage des outils de communication. Le lobbying, c’est souvent les 9/10 de la face cachée de l’iceberg. Mais être discret ne veut pas dire être secret . J’ai juste le souci de respecter mes interlocuteurs gouvernementaux qui souvent préfèrent les réunions « off » aux rencontres qui se finissent par un communiqué de presse ou une déclaration dans les médias alors que les négociations ne sont pas terminées.”

 

vdc : Dans plusieurs articles tu expliques que ta pratique du lobbying s’apparente à  l’espionnage et à de la manipulation. Est ce vrai ?

T.C. : Je tiens souvent des propos provocateurs lorsque les journalistes pensent que le lobbying est nécessairement louche, malhonnête et réservé aux grands groupes. Alors pour les faire réagir je caricature un peu mon métier. Mais il y a du vrai dans mes excès de langage. Lorsque l’on transforme le mot espionnage en renseignement ou en investigation, on a la même recherche des informations les plus confidentielles pour élaborer la bonne stratégie. Comme les journalistes et les espions, j’ai besoin d’informateurs pour collecter les renseignements indispensables, souvent discrets et bien souvent installés dans le camp d’en face. Pour ce qui est de la manipulation, le terme est un peu excessif mais assez proche de la réalité. Comme mes adversaires, je fais en sorte d’avoir des arguments qui vont dans le sens de ce que mes clients veulent, tout en prenant en compte ceux que j’influence. Alors on est parfois à la limite de la manipulation même si le terme est un peu excessif dans 2 cas sur 3. En France la perception du lobbying est encore très négative alors que ce n’est plus le cas dans de nombreux pays européens. Il est même heureux de constater que les méthodes des lobbyistes doivent être très utiles. Aujourd’hui de nombreux dirigeants politiques notamment à l’étranger s’entourent de lobbyistes comme conseillers politiques ou stratèges, renvoyant certains communicants ou hauts fonctionnaires  à leurs pré carré. Voilà qui est rassurant.”

 

vdc : Cette médiatisation est également stratégique ?

T.C. : Complètement. C’est une véritable force pour moi, car j’ai la chance d’avoir un excellent réseau médiatique. Les journalistes me considèrent souvent comme “un bon client”, car je n’ai pas la langue de bois et je suis très direct y compris pour assumer des polémiques voir pour les provoquer.

Mais ce positionnement est parfois l’inconvénient d’inquiéter des clients potentiels qui ne veulent surtout pas que l’on parle d’eux dans les médias. Mais je les rassure vite car je ne communique que si mes clients le souhaitent.”

 

vdc. : Parlons justement de ta manière de travailler, parfois jugée comme « agressive »…

T.C. : “Aimer les rapports de forces et assumer les polémiques ne veut pas dire être agressif. Ni mes clients, ni moi ne vivons dans le monde des bisounours. Face à la technocratie administrative et à la concurrence, il faut savoir faire feu de tout bois, de la séduction à l’argumentation technique en passant par la menace en tenant compte du contexte du moment. La plupart des gens qui viennent au lobbying en France sont d’anciens conseillers de ministres, des attachés parlementaires, d’anciens ministres ou d’anciens préfets qui privilégient la relation personnelle et la communication institutionnelle « soft ».  Mon métier, c’est parfois cette version gentille mais c’est beaucoup plus souvent  un combat sans états d’âmes . Je suis un mercenaire qui est d’abord un professionnel du renseignement y compris pour enquêter sur les adversaires de mes clients. Mon métier, c’est aussi d’accompagner ceux qui me paient et d’aller parfois au charbon à leur place. C’est fréquemment moi qui monte au créneau afin que mes clients puissent éviter de prendre des coups. Mon métier, c’est  aussi d’infiltrer de l’autre côté des lignes ennemies, de savoir mieux que quiconque ce que préparent les adversaires et les partenaires. Quand on livre un combat  il faut connaître : le champ de bataille, l’environnement de la zone d’affrontement et la météo. Ça nécessite de s’investir sur les autres, alors que beaucoup de lobbyistes français adorent s’occuper en priorité de leurs clients. Moi je passe ma vie avec ceux qui peuvent être nuisibles ou utiles à mes clients.”

 

vdc : Vous avez toujours été au cœur de l’économie et des professions libérales ?

T.C. : J’ai toujours été défenseur des professions libérales. J’ai travaillé sur la fiscalité, au moment où l’on voulait remettait en cause les avantages fiscaux des professions libérales. J’ai défendu le syndicat des vétérinaires, d’exercice libéral. En ce moment, j’accompagne l’Union nationale des huissiers pour conforter leur positionnement dans les réformes économiques en cours. Par contre je ne travaille jamais pour les Ordres qui pour moi sont des organisations dépassées et inutiles qui freinent l’adaptation des professionnels aux réalités économiques. Et je ne parle pas de l’argent des Ordres dont l’utilisation peut être jugée pour le moins contestable. J’agis au service des organisations qui défendent le développement économique des professions libérales et non pour les gardiens “du temple”.

vdc : d’ailleurs, quelles relations entretiens-tu avec tes confrères lobbyistes français ?

T.C. :Comme je suis celui qui parle le plus dans les médias, la majorité de mes confrères qui travaillent dans des Cabinets de lobbying me détestent. L’affaire Hulot n’a pas arrangé la situation, car j’ai bénéficié d’une médiatisation encore plus grande. Mais quand je vois que certains cabinets de lobbying recrutent des anciens préfets ou d’anciens ministres,  je me pose des questions . A quoi ça sert ? Des hauts fonctionnaires respectables qui passent leur vie professionnelle à servir l’Etat risquent d’avoir de très mauvaises habitudes et de mauvais outils pour défendre le monde économique ? Et pour les politiques c’est souvent un petit sas de décompression pour revenir en politique. Le lobbying est plus qu’un simple carnet d’adresses, c’est un vrai métier qui combine le renseignement, l’influence et l’analyse stratégique. La plupart de ceux qui ne font que passer dans cet univers sont “hors sol » et réduisent le lobbying au relationnel et à la communication avec en prime quelques “dîners en ville”. Pour ma part je fuis ces méthodes à l’ancienne où l’on confond la communication et l’influence .

Je n’ai pas de mauvaise relation avec mes confrères. car de façon général je n’en ai quasiment pas (rires). Je n’adhère à rien aucune collectif de lobbyistes car les anciens membres de cabinet reconvertis en lobbyistes, ce n’est pas ma tasse de thé. J’ai par contre d’excellentes relations avec ceux qui font du lobbying au sein des entreprises et des organisations professionnelles. Ils apprécient ma  liberté et ma capacité à jongler « en même temps » dans  10 univers différents . J’ai cette chance de toucher à tout. Il y existe un seul cabinet avec qui j’entretiens de bons contacts, qui a une culture comme la mienne à l’anglo-saxonne : le cabinet Boury, Tallon et associés mais il n’intervient pas à l’international.”

 

vdc : La loi Sapin II a-t-elle influencé ton quotidien de travail ?

T.C : Non. Ça fait 20 ans que je plaide pour la transparence de ce métier et que j’ai toujours dénoncé l’hypocrisie à la française. On est dans un pays totalement “faux cul”  car on n’assume pas le lobbying alors que un atout pour la démocratie. Aujourd’hui tout le monde fait du lobbying. Avec le bon usage des médias et des réseaux sociaux, il n’y a pas que les grands groupes qui font du lobbying. Les ONG et les syndicats font du lobbying. Il suffit d’être assez malin pour réussir à être influent sans beaucoup de moyens. Alors la loi Sapin a amélioré la transparence tout en fixant un cadre qui donne à penser que les lobbys sont encore très dangereux et qu’il faut les suivre à la trace à l’Assemblée Nationale et dans leurs relations avec les parlementaires. C’est même choquant pour les parlementaires eux mêmes. En France le lobbying des opérateurs économiques privés n’est pas assumé alors que le vrai danger pour la démocratie, c’est le lobbying des technocrates et de l’administration qui entrave même l’action des ministres dans leurs réformes.”

vdc : peux-tu nous dire un peu plus sur ta mission de communication au sein du Comité Guillaume Tell ?

T.C. :J’en suis le secrétaire général et nous défendons les 2 millions d’utilisateurs légaux d’armes à feu qui sont tireurs sportifs, chasseurs, amateurs de ball trap, collectionneurs, armuriers et fabricants. Je suis à la fois le lobbyiste et l’un des portes parole. Nous sommes depuis 20 ans l’interlocuteur privilégié du ministère de l’Intérieur , de l’Elysée, de Matignon et du Parlement dès lors que l’on parle d’armes et de sécurité publique. A la différence du lobby des armes américain (NRA), nous ne plaidons pas pour faciliter l’accès des citoyens aux armes. Nous voulons simplement que les pouvoirs publics ne se trompent pas de cible à chaque fois qu’un fait divers dramatique, un acte criminel ou un action terroriste implique des armes à feu. Cela nous a permis d’avoir une réglementation très stricte sans pour autant entraver les utilisateurs légaux d’armes à feu.”

 

vdc : Dans certains articles on mentionne tes liens professionnels avec les régimes autoritaires ?

T.C. : “ Oui, je suis au service de gouvernements étrangers qui n’ont pas toujours une bonne réputation mais qui ont été élu démocratiquement. Et j’assume pleinement. Mon métier n’est pas de soigner l’image de marque de mon cabinet. Bien sûr Il y a des clients que je n’accompagnerai jamais, essentiellement à l’étranger. Je me méfie également des réseaux mafieux. Mais que les choses soient claires, cela ne me dérange pas de travailler pour des régimes dits autoritaires. De Poutine à Erdogan, en passant par Idriss Déby et bien d’autres chefs d’Etats ou de Gouvernements, je n’ai pas eu  d’états d’âmes à  me mettre à leur service sur des enjeux économiques, financiers ou diplomatiques ou pour combattre des rumeurs qui visaient à nuire à leurs intérêts essentiels. Il m’arrive aussi de jouer le rôle de facilitateur dans les relations entre les gouvernements, en complément de ce que font leurs diplomates , sans faire de la diplomatie parallèle.”

 

vdc. : Avant d’être lobbyiste, Tu as conseillé de nombreux hommes politiques de gauche comme de droite. Pourtant tu dis que tu n’as jamais fait de politique ?

T.C. :Je dis simplement que je n’ai  jamais eu de mandat d’élu, ni local, ni national. Cela ne m’a  jamais intéressé et ne m’intéressera jamais. J’aime trop ma liberté. Néanmoins j’ai longtemps été conseiller politique et directeur de nombreuses campagnes pour des élections présidentielles, européennes, régionales, sénatoriales, législatives et municipales. Aujourd’hui seule ma passion pour la ruralité me fait revenir dans le champ de la politique comme conseiller « officieux » à titre amical et personnel  de l’actuel Président de la République.

Là je ne suis plus le lobbyiste mais l’ardent défenseur  d’une politique qui est depuis 30 ans le parent pauvre des politiques.publiques. Je me suis toujours battu pour instaurer une priorité rurale mais j’ai souvent prêcher dans le désert.”

 

vdc : Selon toi la crise des gilets jaunes est la résultante de ce désamour des Présidents pour la ruralité ?

T.C. : « Oui. On paye les 30 ans de laxisme des gouvernements français sur la politique rurale. Emmanuel Macron n’y est absolument pour rien. Jacques Chirac s’intéressait à l’agriculture, pas du tout à la ruralité. Nicolas Sarkozy n’avait qu’une lecture électorale de court terme dès que l’on parlait des campagnes, réduisant la ruralité aux paysans et aux chasseurs, à moins de 2 mois des échéances. François Hollande avait une réelle sensibilité sur le sujet, mais a attendu la fin de son mandat pour commencer d’agir en multipliant les comités interministériels aux ruralité pour ne rien décider. Hélas, comme c’est un sujet transversal, et de vie quotidienne : il n’intéresse jamais vraiment ceux qui décident et encore moins les technocrates qui les entourent.

C’est Emmanuel Macron, picard et provincial assumé, qui a le mieux compris les valeurs rurales et l’urgence de changer la vie quotidienne des 20 millions de gens qui vivent à la campagne.

Le ras le bol des ruraux était trop fort et la goutte d’eau des 80km /h et de la fiscalité écologique sur les carburants à tout emporté sur son passage. Il va falloir retisser la confiance et j’ai confiance dans la capacité de rebond du provincial Macron qui a de la détermination et des racines.”

 

Thierry Coste@photo de JM

vdc. : A 63 ans, comment vois-tu la suite ta carrière ?

T.C. : Je n’ai aucune idée de la suite et je m’en fou ! (rires) Tout ce que je fais dans ma vie, c’est avec passion. Je n’ai jamais eu aucun plan de carrière. J’ai toujours été chef d’entreprise depuis l’âge de 20 ans mais j’ai  plein de passions différentes. C’est pour cela que je vis tous les weeks ends à 850 kilomètres de Paris, dans un petit village varois. J’ai toujours vécu dans le monde rural. Même si je voyage beaucoup à l’étranger, je  suis toujours le même rural aujourd’hui que lorsque j’étais agriculteur. J’ai les pieds sur terre et la plupart de mes amis ne savent toujours pas quel est mon vrai métier. Je trouve ça rassurant car ils me connaissent plutôt comme jardinier, photographe animalier, chasseur ou fêtard. Ça rend très modeste et surtout ça évite la grosse tête. Je connais trop de gens qui ont côtoyé le pouvoir et qui se prennent au sérieux.”

 

 

vdc. : Le monde agricole se porte mal. Quel regard portes-tu sur leur lobbying ?

T.C. : “Dans ma toute première vie professionnelle, après un bac agricole, j’ai été 10 ans éleveur en Franche Comté. Polycultures, élevage, circuits courts et vente direct pour tenter de gagner un salaire de misère. J’ai adoré car j’étais aussi syndicaliste agricole, tendance trotskiste, conduisant des actions commandos pour défendre les petits paysans qui se faisaient virer comme des gueux de leurs terres au prétexte de quelques dettes au Crédit Agricole ou à la Coopérative, avec le soutien actif de la FDSEA. Devenu lobbyiste j’ai défendu régulièrement des intérêts des industriels de l’agro alimentaires, mais je toujours refusé d’aider la FNSEA. Les syndicats agricoles ont des effectifs pléthoriques. Il faut voir le nombre de salariés dans les Chambres d’agriculture  ou à la FNSEA ! C’est une grosse machine qui n’évolue pas alors que le nombre de paysans fond comme neige au soleil. Leur leader actuel, Christiane Lambert semble en colère avec la terre entière. Elle a une vision du monde binaire. Cherchez l’erreur.”

vdc : Est-ce que la déclaration de Hulot a eu des conséquences sur ton travail ?

T.C. : Me désigner nommément comme la raison de sa démission était hypocrite car tout le monde savait qu’il avait déjà envisager 10 fois de démissionner. Mais il m’a offert une méga campagne de promotion comme lobbyiste dans la presse nationale et étrangère avec 3 jours de médias non stop. J’ai pu  expliquer qu’il était un menteur et qu’il avait quitté le navire lâchement en pleine tempête. Grâce à son attaque personnelle, j’ai décroché des dizaines de portraits dans les télévisions, les radios et les journaux français et étranger. Nicolas  Hulot cherchait à me nuire, mais aussi à nuire au Président de la République en dénonçant la soi-disant présence des lobbyistes au cœur du pouvoir. Il a fait chou blanc, car chacun a pu découvrir qu’il était lui-même lobbyiste depuis de nombreuses années, avec le “faux nez”  de sa fondation financée par des industriels. A contrario cela m’a permis d’expliquer le métier de lobbyiste et de défendre le pragmatisme du président de la République qui sait dialoguer avec les corps intermédiaires contrairement à ce que l’on raconte.

A la suite de cet épisode, j’ai dû refuser des clients, non seulement en France, mais aussi à l’étranger, ce qui m’a fait beaucoup rire.”

 

vdc. : Côté personnel, tu as une passion pour la nature ?

T.C. :J’adore mon métier, mais j’ai une véritable passion de la nature, qui fait partie de mon équilibre. Je suis un homme des bois, un véritable indien. Je sais lire les traces, les crottes et tous les indices que laissent les animaux sauvages. Je connais  bien les chants d’oiseaux qui font partie de la magie de la nature.  Cette capacité d’observation me permet d’ailleurs de m’adapter partout. Je suis à la fois un vrai migrateur toujours en mouvement et prêt à sauter dans un avion ou un train et un observateur patient et discret qui se fond dans le paysage pour observer et analyser la nature et les hommes. C’est une source d’équilibre extraordinaire que de vivre dans deux mondes qui n’ont rien en commun. Dans mon métier, je suis toujours en contact avec des gens et la nature est une façon pour moi de se ressourcer loin de l’espèce humaine. Cela étant, je pense aux discours et aux stratégies en cultivant mon jardin, en observant les oiseaux avec des jumelles, en faisant des photos animalières ou en chassant.

 

vdc : Tu as écrit un livre en 2006  Le vrai pouvoir d’un lobby : des politiques sous influences. Que dis tu dans cet ouvrage ?

T.C. : “J’ai voulu comparer deux lobbys, celui des chasseurs et celui des écolos dans une période où les tensions avaient été assez fortes. C’était intéressant, car cela illustrait les rapports de force et les méthodes  entre un lobby rural très représentatif, avec des millions de membres et un lobby ultra minoritaire et bobo urbain qui a su utiliser les peoples, les réseaux sociaux et les médias en profitant de l’ère du temps. Je faisais aussi une galerie de portraits de tous les leaders politiques du moment et j’indiquais comment ils appréhendaient ces deux lobbys. C’est un sujet qui est toujours d’actualité. Aujourd’hui, je prépare un pamphlet sur la ruralité, « des ploucs aux bobos » et un autre qui décrypte les méthodes pour un lobbying efficace au service de tous.”

Par J. M

 

 

 

 

Comments

  • Anonyme
    janvier 13, 2019

    4.5

  • Anonyme
    janvier 18, 2019

    5

  • dupont Alex
    février 26, 2020

    Ce mec mérite de souffrir comme c’est pauvres bêtes et finir avec une balle en pleine tête

  • Marwen chebbi
    avril 26, 2020

    J’aimerais réaliser l’interview de Thierry Coste, pourriez-vous m’aider à le contacter ?

Postez un commentaire

You don't have permission to register
error: Content is protected !!