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L’idée est que quand vous faites travailler un salarié dans un pays, vous payez les charges sociales équivalentes au pays. Il faut qu’on arrête. En effet, pourquoi a-t-on du dumping social ? Parce que nos charges sont trop élevées. Donc il faut que nos charges baissent et que ça devienne le plus cohérent possible. Pour éviter les abus, il faut d’une part, harmoniser et d’autre part, faire en sorte que l’on paie raisonnablement des charges. C’est ce qui a d’ailleurs été plus ou moins impulsé par le Parlement récemment avec des délais de carence plus courts.

Isabelle Bordry: «ON SE RETROUVE PLUS DANS LA MOUVANCE DES PARTIS DEMOCRATES-LIBERAUX »

L’idée est que quand vous faites travailler un salarié dans un pays, vous payez les charges sociales équivalentes au pays. Il faut qu’on arrête. En effet, pourquoi a-t-on du dumping social ? Parce que nos charges sont trop élevées. Donc il faut que nos charges baissent et que ça devienne le plus cohérent possible. Pour éviter les abus, il faut d’une part, harmoniser et d’autre part, faire en sorte que l’on paie raisonnablement des charges. C’est ce qui a d’ailleurs été plus ou moins impulsé par le Parlement récemment avec des délais de carence plus courts.

Isabelle Bordry, ex-PDG de Yahoo ! France, est tête de liste de la région Île-de-France pour les élections européennes et défend les couleurs du jeune mouvement politique

Nous Citoyens, lancé depuis octobre 2013. Issue « d’une famille où la politique est quelque chose d’important », cette chef d’entreprise estime pouvoir apporter sa pierre à l’édifice. Démonstration. 

Comment passe-t-on de chef d’entreprise dans le secteur du Web et des objets connectés à tête de liste d’un tout jeune parti politique pour les Européennes ? 

Cela fait longtemps que je m’intéresse aux affaires de la société. Quand j’ai quitté Yahoo ! en 2005, je me suis dit que c’était le moment de faire une petite pause et pourquoi pas de m’investir dans la vie publique. Sous le mandat de Nicolas Sarkozy, j’avais pris contact avec diverses personnes pour travailler dans des cabinets ministériels, notamment sur tout ce qui était réforme de l’Etat. Et puis, on m’a expliqué qu’il y avait plein de gens qui attendaient ce type de postes et qui s’étaient investis dans un parti politique quand ils étaient très jeunes et que forcément les postes étaient déjà pourvus. Il n’y avait donc pas de place pour moi. Et puis, il y a un peu plus d’un an, Denis Payre (ndlr Président et fondateur de Nous Citoyens) est venu m’interroger quand il commençait à réfléchir à ce que l’on pouvait faire parce qu’il y avait urgence. Ce n’est donc pas du tout la même démarche que j’ai eue il y a dix ans. Là, il y a urgence, l’économie ne va pas bien, on va dans le mur. Les politiques ont les solutions, mais ils n’y arrivent pas. Et pourquoi ? Parce qu’ils ne connaissent pas la vie économique, car ils ne la connaissent qu’en tant que spectateurs, et non en tant qu’acteurs.

Pensez-vous vraiment que les politiques sont déconnectés du terrain ? 

Je pense que c’est une réalité. C’est un peu comme un chef d’entreprise. Quand on n’a pas fait tous les métiers de l’entreprise, c’est très compliqué de prendre des décisions, même si après on peut s’entourer, on peut être conseillé. Ensuite, quand on commence à rentrer dans la sphère politique, on s’aperçoit que la grande problématique de beaucoup d’élus, c’est surtout comment on va être réélu, que l’on soit de gauche ou de droite.

Comment allez-vous faire différemment ? Vous n’êtes pas des supers héros a priori

Non effectivement, mais je me suis engagée à ne faire que ça. C’est-à-dire que je ne prendrais pas d’autres postes, quel qu’il soit et je ne me présenterai qu’à deux mandatures. Soit je suis élue et mon métier sera d’être député européen. Soit je ne suis pas élue et j’ai d’autres projets en cours, notamment dans le secteur des objets connectés où je travaille encore de manière très active. Si je suis élue le 25 mai, je ne ferai que ça.La France souffre aujourd’hui de cette espèce de caste du milieu politique et de cette espèce de plafond de verre du personnel politique qu’il faut absolument briser. On entend d’ailleurs souvent dire : mais vous voyez, ce sont toujours les mêmes qui sont élus,Alain Juppé,Jean-Claude Gaudin, Martine Aubry. Oui parce que en face, il n’y a personne parce que l’on nous présente toujours les mêmes.On essaie de proposer une vraie alternative. J’ai sur ma liste des gens très variés qui viennent d’associations, il y a aussi un haut fonctionnaire, un préfet, des gens qui sont plus issus de profession libérale, une sage-femme. Ils sont tous hyper motivés et ils veulent faire bouger les choses. On est sur cette dynamique-là.

Comment se passe la campagne aujourd’hui ? 

 
Comme nous sommes un nouveau parti, il n’y a pas d’organisation avec des militants, des bureaux, des chefs de file. C’était un peu chaotique au début, mais on est en train de se mettre en ordre de marche. Nous avons envoyé un plan de campagne le 23 avril 2014. Ce qui est certain, c’est qu’il y a un engagement très fort des uns et des autres. Et que même si l’on n’a pas la pléthore d’organisations que peuvent avoir l’UMP, l’UDI ou le PS,  on fera tout pour émerger.

Avez-vous un exemple concret de propositions que vous soumettrez au Parlement si vous êtes élue ? 

Alors déjà sur la gouvernance européenne. Le Traité de Lisbonne dit que le prochain président sera l’émanation de la majorité. On pense qu’il faut aller plus loin et qu’il soit élu par les citoyens pour recréer le lien entre les citoyens et les politiques. Il faut vraiment créer ce lien sur la gouvernance et organiser des présidentielles européennes. Nous sommes pour un serpent à l’image du serpent monétaire : une harmonisation fiscale et sociale sur la zone Euro au moins. On fera tout pour que ça se mette en place. Ensuite, on aimerait qu’au sein du Parlement européen, tous les parlementaires issus de la zone Euro puisse se regrouper et travailler ensemble de manière plus cohérente en proposant notamment un budget spécifique pour la zone Euro et en nommant un ministre des Finances de la Zone Euro qui fasse contre-poids vis-à-vis de Mario Draghi, le Président de la BCE. Aujourd’hui, une des missions de la BCE est de lutter contre l’inflation, mais ce qui apparaît partout c’est que l’on va dans la déflation et donc il faut faire attention. Pour ce faire, il faut un interlocuteur politique. On est sur ces réflexions-là : la réorganisation de la gouvernance, sans faire la révolution, mais juste continuer et optimiser ce qui a été impulsé. Et surtout ne pas s’arrêter en plein milieu du chemin.

Et sur la question du dumping social ? 

L’idée est que quand vous faites travailler un salarié dans un pays, vous payez les charges sociales équivalentes au pays. Il faut qu’on arrête. En effet, pourquoi a-t-on du dumping social ? Parce que nos charges sont trop élevées. Donc il faut que nos charges baissent et que ça devienne le plus cohérent possible. Pour éviter les abus, il faut d’une part, harmoniser et d’autre part, faire en sorte que l’on paie raisonnablement des charges. C’est ce qui a d’ailleurs été plus ou moins impulsé par le Parlement récemment avec des délais de carence plus courts.

Avez-vous des alter-égo dans les Etats-membres pour créer un parti Nous Citoyens à l’échelle européenne ? 

Pour l’instant, nous n’avons pas identifié de parti équivalent. En fait, on a des idées que l’on pioche un peu partout de gauche et de droite. On dit qu’il n’y a pas d’idéologie réelle, mais on dit qu’il y a de bonnes idées des deux côtés. Il faut juste les mettre en place. On a cette notion de coalition politique, tendant à dire que l’on est ni de gauche, ni de droite. On essaie d’être une coalition de citoyens, d’idées et de les mener à bien. On se retrouve plus dans la mouvance des partis démocrates-libéraux.

La campagne électorale à un coût… Comment financez-vous vos déplacements, vos réunions, la rémunération de vos conseillers ou employés ? Bref votre campagne ?

Nous avons le statut de parti politique. C’est 7.500 euro le don,ça ne peut pas aller au- delà.15 000 euros pour un couple, 66% de défiscalisation.Sur les listes, c’est 4.000 euro et quelques. Et les colistiers peuvent apporter ce qu’ils souhaitent. Et ils sont remboursés ou pas en fonction des 3% de réussite. Une partie du financement est prise en charge par Nous Citoyens, notamment les bulletins de vote, les affiches officielles, etc. Et puis, l’autre partie du financement provient des colistiers et des dons qui peuvent leur être faits. Ce sont les colistiers de Nous Citoyens qui financent la campagne électorale. Après, on est raisonnable. On ne va pas faire un meeting au Bourget. Je fais très attention au budget. La campagne va être courte. C’est compliqué de la gérer, en termes de notoriété et de budget, l’espace est assez serré. Selon une étude faite il y a un mois, la notoriété de Nous citoyens était de 15%. Denis Payre commence vraiment à être connu, notamment grâce aux médias. Les journalistes ont compris qu’il fallait aussi nous aider et que pour créer l’alternative, il faut le faire ensemble.

Patricia Lalande

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