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LA CONVENTION DES DEMOCRATES: LE CAUCHEMAR AMERICAIN

 

 

 

 

 

La Convention démocrate s’est achevée jeudi soir.

 

La tonalité d’ensemble a été moins épouvantable qu’au cours des jours précédents où les discours aigres et ressentimentaux dominaient, et ne se trouvaient compensés que par le discours final, plus modéré, celui de Michelle Obama mardi, celui de Bill Clinton mercredi. Ce jeudi, il n’a plus été question d’avortement, de lutte des classes, d’une volonté de briser le « système ». Après avoir rallié la base gauchiste, il fallait procéder à un recentrement.

 

Celui-ci a consisté à décrire une réalité très différente de ce qu’elle est dès qu’on sort de la salle de convention, et une présidence Obama très différente de ce qu’elle a été.

 

Cela a commencé avec John Kerry, candidat contre George W. Bush en 2004, qui s’est chargé de la politique étrangère. Après avoir dépeint un Mitt Romney très inexpérimenté et entouré de néo-conservateurs, il a décrit un Obama absolument héroïque, ayant volé de succès en succès au cours des quatre dernières années, et ayant restauré l’image et le prestige des Etats-Unis à l’étranger. Cet Obama là, John Kerry l’a vu, des journalistes l’ont vu aussi paraît-il. Ils peuvent se réunir ensemble pour en parler.

 

Les faits sont très différents : Obama a mis fin à la guerre en Irak, comme l’a dit Kerry (les démocrates ne gagnent jamais une guerre, ils détestent la guerre, ils préfèrent la défaite, et pour ne pas dire qu’ils préfèrent la défaite, parlent de « mettre fin »), ce qui signifie en réalité que l’Irak a été placé sous l’influence de l’Iran et abandonné à la proximité du régime de Khamenei : héroïque, en effet. Obama, a ajouté Kerry, va « mettre fin » à la guerre en Afghanistan : donc, car c’est ainsi que cela se passe, remettre le pays aux talibans : héroïque encore à n’en pas douter. Obama a fait tuer Ben Laden et « commencé à faire tomber al Qaida » a ajouté Kerry : il est établi désormais que Ben Laden n’a pas été tué par les forces spéciales américaines. Quant à al Qaida, l’organisation se porte bien et agit dans une dizaine de pays, ce qui est une étrange façon de tomber. Je pourrais multiplier les exemples à l’infini, citer tous les éléments montrant que ni l’image ni le prestige des Etats Unis n’ont été renforcés sous Obama, je n’en prendrai pas la peine. Obama n’est pas l’homme dépeint par Kerry. Il est l’homme du repli et de l’affaiblissement des Etats-Unis, et l’homme d’une perte de prestige des Etats-Unis à l’échelle planétaire. Qui ce discours était-il censé convaincre ? Ceux qui auraient été effarés par le gauchisme des jours précédents ? Peut-être.

 

Est venu ensuite Joe Biden, qu a parachevé le portrait d’Obama Superman commencé la veille par Bill Clinton.

 

Biden a, à son tour, insisté sur l’élimination de Ben Laden : quand les démocrates ont une tête à placer sur leur trophée de chasse, et en ont une seule, ils se la passent de main en main pour la brandir. A écouter Biden, on aurait pu penser parfois qu’Obama avait à lui tout seul abattu Ben Laden : c’est si éloigné de la réalité que ce n’est même plus de la fiction, mais il y a si longtemps que Joe Biden ne semble plus avoir touché terre… Joe Biden a aussi parlé du sauvetage de General Motors, deuxième acte de Superman. J’ai déjà dit ici que General Motors n’était pas sauvée, que cela avait coûté très cher aux contribuables et rapporté beaucoup aux syndicats. Joe Biden n‘en a rien dit, bien sûr. Il n’en a pas moins rendu un hommage à l’esprit d’entreprise, bref certes, mais marquant dans une convention qui avait été si hostile à l’esprit d’entreprise. Là encore, s’agissait-il de s’adresser à ceux qui auraient été effarés par le gauchisme des jours précédents ? Biden s’est, pour les mêmes raisons sans doute, payé le luxe de dire que Ryan et Romney n’étaient pas méchants, non, mais avaient des logiques de comptables au lieu de logiques humaines, et ne voyaient pas qu’une entreprise, ce sont des êtres humains. Les démocrates, c’est vrai, son bien plus humanistes : ils multiplient les pauvres, mais en ayant le cœur sur la main, ce qui est mieux que multiplier les emplois sans dire sans cesse qu’on a le cœur sur la main.

 

Le discours de Barack Obama a été l’apothéose de la soirée. Et cela a été une terne apothéose. Le discours devait se tenir dans un stade. Comme il n’y avait pas assez de monde pour remplir le stade, les démocrates ont invoqué la météo et un risque d’orage, pourtant inexistant. Ils ont invoqué les risques de sécurité, pas plus existants que toutes les autres fois qu’Obama a parlé dans un stade. Dire qu’Obama peine désormais à attirer plus de vingt mille personnes casserait le moral des obamalatres, bien sûr.

 

 

 

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