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La lesbophobie: Comment mesurer la visibilité des lesbiennes?

En France, les propos homophobes ne sont pas illégaux par leur nature homophobe ou lesbophobe, mais seulement par leur caractère injurieux. Cette protection ne satisfait pas les milieux anti-homophobes, qui demande une législation spécifique comparable à celle déjà mise en place pour la répression des injures racistes (cela pourrait aussi se faire dans le cadre d’une loi anti-sexiste). Il pourrait y avoir aussi l’inscription du libre choix de la sexualité parmi les principes fondamentaux de laRépublique (Code civil français).

La proposition de loi relative à la lutte contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie présentée le 26 mars 2003 par Martine Billard, Yves Cochet et Noël Mamère indiquait :

« La question de la lesbophobie, à savoir la haine particulière rencontrée par les femmes homosexuelles, mérite une mention particulière dans cet exposé des motifs. En effet, le lesbianisme n’étant qu’une forme d’homosexualité, la condamnation de la lesbophobie découle de l’appareil juridique prévu pour la condamnation de l’homophobie. Toutefois, parce que ne répondant pas à l’image dominante, masculine, de l’homosexualité, et parce que réputées plus discrètes dans leur distanciation avec le modèle social hétérosexiste que les homosexuels, les lesbiennes sont absentes des représentations usuelles de l’homophobie. Elles sont néanmoins toutes autant victimes des injures et de la stigmatisation que les hommes homosexuels, même si les agressions verbales sont elles aussi souvent “plus discrètes” »

La sexualité lesbienne est souvent considérée comme secondaire, accessoire, car privée de la référence majeure au phallus. De plus, elle est utilisée de manière réductrice et caricaturale dans la pornographie comme objet de fantasme et de voyeurisme.

Il existe aussi de nombreuses idées préconçues, par exemple celle selon laquelle si une femme est lesbienne, c’est parce qu’elle est « déçue des hommes »  ou qu’elle a été victime de violences de la part de ceux-ci (elles sont victimes d’agressions et d’insultes, parce qu’elles sont lesbiennes et non le contraire), ou alors qui consistent à la faire passer pour un « garçon manqué ».

Cette forme de sexisme nie l’homosexualité féminine comme sexualité complète et assumée telles de nombreuses idées préconçues, notamment celle selon laquelle une lesbienne « bien traitée au lit » par un homme pourrait « redevenir » hétérosexuelle —, rejette le mode de vie lesbien dans son ensemble et conduit à l’occulter sur les plans politique, culturel, médiatique et dans tous les domaines de la vie sociale.

Durant la Seconde Guerre mondiale et bien que le lesbianisme n’entrât jamais dans le cadre du paragraphe 175, les lesbiennes furent victimes, tout comme les homosexuels masculins, de persécutions de la part du régime nazi4. De nombreuses lesbiennes furent arrêtées, emprisonnées ou envoyées en camps de concentration. Dans les camps, elles devaient porter le triangle noir, comme toutes les personnes qui étaient considérées par les nazis comme « socialement inadaptées ». Un grand nombre de lesbiennes seront contraintes à la prostitution et victimes de viols et d’autres mauvais traitements.

 

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