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LA REVOLUTION Française: ECHEC DES REFORMES POLITIQUES

 

 

La Révolution française est la période de l’histoire de France comprise entre l’ouverture des États généraux le 5 mai 1789 et le coup d’État du 18 brumaire le 9 novembre 1799 de Napoléon Bonaparte. Il s’agit d’un moment crucial de l’histoire de France, puisqu’elle marque la fin de l’Ancien Régime, et le remplacement de la monarchie absolue française par une monarchie constitutionnelle, puis par la Première République. Elle a mis fin à la royauté, à la société d’ordres et aux privilèges. Elle nous a légué la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui proclame l’égalité des citoyens devant la loi, les libertés fondamentales et la souveraineté de la Nation, apte à se gouverner au travers de représentants élus. Plusieurs centaines de milliers de personnes trouvèrent la mort durant cette révolution, notamment pendant la Terreur (16 594 personnes guillotinées[1]) et pendant les tentatives de contre-révolution, notamment la Guerre de Vendée.

Dès son commencement, la portée universelle des idées de la Révolution française a été proclamée par ses partisans, et l’ampleur de ses conséquences soulignée par ses détracteurs[2]. Les guerres de la Révolution française, qui ont touché une large partie de l’Europe continentale, ont abouti à la création de « républiques sœurs » et la transformation des frontières et des États d’Europe, contribuant considérablement à la diffusion des idées révolutionnaires. Ces conflits ont ensuite trouvé leur prolongement dans les guerres napoléoniennes. La Révolution est restée un objet de débats ainsi qu’une référence positive tout autant que négative, tout au long des deux siècles qui l’ont suivie, en France comme dans le monde.
La Révolution française a créé des divisions immédiates et durables entre les partisans des idées révolutionnaires et les défenseurs de l’ordre ancien, et aussi entre les anticléricaux et l’Église catholique.
En 1799, Napoléon Bonaparte accède au pouvoir et inaugure la période du Consulat, qui aboutit cinq ans plus tard à l’avènement de l’Empire.
 La Révolution française a créé des divisions immédiates et durables entre les partisans des idées révolutionnaires et les défenseurs de l’ordre ancien, et aussi entre les anticléricaux et l’Église catholique.
En 1799, Napoléon Bonaparte accède au pouvoir et inaugure la période du Consulat, qui aboutit cinq ans plus tard à l’avènement de l’Empire.
 
 
La société sous l’Ancien Régime repose sur l’existence de droits médiévaux, les privilèges (leges privatae, lois particulières) qui sont les statuts dont disposent non seulement les corps constitués tels que le clergé et la noblesse, mais aussi les provinces, les villes et les corporations.
La Révolution française, qui naît d’une crise financière due à la guerre d’indépendance des États-Unis, concentre essentiellement discours et critiques sur les privilèges fiscaux du clergé et de la noblesse (le poids des impôts est inégalement réparti entre ceux-ci et le Tiers État alors que celui-ci est le plus productif). Mais à l’intérieur même du Tiers État (qui représente 97 % de la population)[3], il y a de fortes différences selon le métier, la province voire la ville. Les lois sont différentes en Bretagne et en Languedoc.

Ce manque d’unicité de la loi sous l’Ancien Régime est soit le fruit des agrandissements du royaume (le nouveau territoire reconnaît la souveraineté du roi de France et demande à celui-ci le respect de ses coutumes), soit des traditions sociales (par exemple, la noblesse ne paie pas l’impôt de la taille personnelle mais en échange doit payer « l’impôt du sang » c’est-à-dire faire la guerre pour le royaume ; les habitants du village de Domrémy ne paient pas d’impôts) ou professionnelles (par exemple les savetiers ont des privilèges que n’ont pas les cabaretiers et inversement, sachant que ces privilèges varient d’une province à l’autre)
Les privilèges sont en principe des garanties de liberté contre les abus du pouvoir mais dans la pratique, ils gênent l’établissement d’une politique générale, entravent les volontés de réforme du gouvernement (notamment sous Louis XV), ralentissent les échanges (il y a des péages d’une province à l’autre, voire d’une ville à l’autre). Ils figent la société.

Au XVIIIe siècle, l’essor de nouvelles catégories sociales dans les villes et dans les gros bourgs est indéniable. Parmi les nouvelles couches, on distingue d’une part une bourgeoisie marchande ou financière, qui profite de l’enrichissement global, et pour une fraction d’entre elle des grandes spéculations boursières sous Louis XVI, des laboureurs, des paysans riches qui peuvent offrir à leurs enfants une éducation et d’autre part une bourgeoisie de fonctionnaires et d’hommes de loi qui aspire à jouer un rôle politique[4].
Cependant la société semble se figer, l’accès à la noblesse se ferme. Dans les années 1780, les nobles qui ont besoin de numéraire remettent en vigueur des droits féodaux oubliés et contrôlent de manière plus tatillonne leur perception : c’est la réaction nobiliaire. À la fin des années 1780, les mauvaises récoltes jettent à la rue les membres les plus fragiles des communautés, mais la Révolution n’arrive pas comme une conséquence de ces dernières années, l’historien Jean Nicolas recensant pendant tout le XVIIIe siècle, qu’il appelle le « siècle d’intranquilité », pas moins de 8 528 révoltes de communautés paysannes qui se politisent de plus en plus
 
En 1788, le pouvoir repose sur la monarchie absolue de droit divin. Le roi tient son pouvoir de Dieu comme le montre la cérémonie du sacre à Reims, marquant le début de son règne ; la tradition monarchique s’inscrit dans le respect des coutumes, c’est-à-dire des libertés et des privilèges accordés à certains individus, certaines villes ou provinces. Le roi règne sur le pays en maître incontesté et se trouve, en tant que « seigneur des seigneurs », aux prises avec une noblesse turbulente plus ou moins domestiquée depuis Louis XIV. Les bases de ce système politique sont contestées et attaquées dans la seconde partie du XVIIIe siècle.
La philosophie des Lumières a joué un rôle déterminant dans la tournure que prirent les évènements mais son influence est à nuancer : accorder trop d’importance aux préceptes nés durant ce siècle se révélerait être un manque de fidélité historiographique majeur. Contre la monarchie absolue à la française, le modèle anglais d’une monarchie limitée par un parlement (assemblée élue) est mis en avant. À l’obéissance du sujet s’opposent les droits du citoyen. Rousseau défend l’idée que le pouvoir souverain suprême réside dans la Nation et s’oppose à Voltaire partisan du despotisme éclairé et donc favorable à l’absolutisme mais qui en mettant la Raison au centre de tout, s’oppose aux fondements religieux de la monarchie française.

Les ordres privilégiés se révoltent aussi contre le pouvoir royal. En effet, l’absolutisme les a privés de leurs prérogatives traditionnelles. Les Parlements sont des cours de justice sous l’Ancien Régime. Ils profitent du droit traditionnel qui leur permet d’émettre des remarques lors de l’enregistrement des lois dans les registres des parlements pour critiquer le pouvoir royal. Bien qu’ils défendent avant tout leurs privilèges, ils arrivent à passer, aux yeux de l’opinion publique, comme les défenseurs du peuple.
La noblesse, évincée du pouvoir sous Louis XIV, ne rêve que de revenir aux affaires.[réf. souhaitée] À cette revendication politique, s’ajoute une revendication économique. Les nobles n’ont pas le droit d’exercer un grand nombre d’activités économiques sous peine de « déroger », c’est-à-dire de perdre leurs privilèges. Dans un siècle où la rente de la terre stagne et où les frais de représentation (costumes, carrosses…) sont de plus en plus élevés, leur pouvoir d’achat diminue. La noblesse s’arc-boute sur ses anciens privilèges, principalement les droits seigneuriaux, et exige le paiement de certaines redevances tombées en désuétude. Elle s’arroge aussi l’exploitation exclusive de certains communaux, ces terres non cultivées où, traditionnellement, les paysans pauvres pouvaient faire paître leurs quelques bêtes. Cette crispation est très mal vécue par les paysans qui réclament l’abolition des droits seigneuriaux pour soulager leur misère. La mauvaise récolte de 1788, due à un épisode d’échaudage des grains, provoquant une hausse des prix du grains ne fera rien pour arranger la misère des paysans et est aujourd’hui présentée par divers historiens[6] comme une des causes de l’agitation populaire et de la Révolution, le politique étant considéré comme responsable du manque de grains[7]. À preuve, notamment, on peut citer ces femmes qui iront à Versailles demander que sortent « Le Boulanger, la Boulangère, et le petit mitron ». Des révoltes de subsistances en 1788 attestent elles aussi d’une crise frumentaire à l’origine partielle de la Révolution

Malgré tout, dans leur immense majorité, les Français de 1789 n’imaginent pas une Révolution violente avec une abolition de la monarchie. Le roi est depuis son avènement présenté par l’iconographie royale comme un second « père du peuple », dans un parallèle fait avec Louis XII, puis comme « père des Français ». Une réforme profonde de l’État est espérée et ce, dans un climat pacifique. Si en 1789, le souverain est encore aimé et respecté, son image paternelle se dégradera rapidement par la suite – dès 1791 – notamment par la multiplication des vetos qu’il met à l’Assemblée législative.

Louis XV et Louis XVI ne sont pas restés insensibles à la diffusion des idées nouvelles et au blocage des institutions. Mais ils n’ont pas l’autorité de leur prédécesseur Louis XIV pour imposer aux privilégiés les changements nécessaires.

  • La Réforme judiciaire du chancelier de Maupeou, décidée à la fin du règne de Louis XV, est abandonnée par Louis XVI qui cède devant les parlements.
  • La Réforme fiscale : le problème des rois a toujours été le budget. Depuis le XVIIIe siècle, celui-ci est fortement déficitaire. En effet, le principal impôt direct, la taille, ne pèse que sur les non-privilégiés. Le souci des monarques est donc d’augmenter les rentrées fiscales. Des impôts nouveaux qui pèsent sur tous, quel que soit l’ordre, s’ajoutent aux impôts anciens : la « capitation depuis 1701 », qui porte sur toutes les têtes mais qui pèse plus en proportion sur les non privilégiés, le « vingtième » qui frappe tous les revenus (en théorie 1/20e du revenu) mais les nobles et le clergé le rachètent, c’est-à-dire le paient une fois pour toutes et en sont ensuite débarrassés. Les impôts nouveaux n’empêchent pas le déficit et la dette publique de se creuser tout au long du XVIIIe siècle. Le 19 février 1781, Necker publie le Compte rendu au roi par M. Necker, Directeur général des Finances et, ainsi, rend public le budget du royaume. L’État perçoit 503 millions de livres de recettes pour 620 millions de livres de dépenses. Le service de la dette occupe à lui seul 310 millions de livres, soit la moitié des dépenses. L’opinion publique est scandalisée d’apprendre que la cour dépense 36 millions de livres en fêtes et pensions pour les courtisans.

 

Source: wikipedia

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