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Le nouveau défi alimentaire de 2030

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SANTE – Face aux avertissements lancés par l’Organisation Mondiale de la Santé, certaines entreprises ont décidé de réagir.

 

Manger sainement est-il devenu le comportement de l’anti-européen ? C’est ce que suggèrent les derniers chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé.

 

L’obésité : la nouvelle bête noire de l’Europe

Selon un rapport de l’OMS publié cette année, les derniers chiffres de l’obésité seraient alarmants. 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus dans le monde sont déjà concernées par des problèmes de surpoids, un résultat qui pourrait passer à 3,3 milliards d’ici 2030. L’Organisation Mondiale de la Santé ne pèse pas ses mots. Parlant d’une « épidémie » et d’une « crise immense », elle lance aujourd’hui un signal d’alerte. L’Irlande est un des pays d’Europe les plus exposés au problème. Entre85 et 90% des adultes devraient être en surpoids d’ici 2030. Heureusement, la France semble connaître un ralentissement de ce phénomène depuis 2012. 15% des adultes étaient alors concernés cette année-là. Pour réduire l’obésité à l’échelle mondiale, l’OMS a lancé un Plan d’action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020 qui vise à encourager les populations à adopter des habitudes alimentaires saines et à pratiquer une activité physique. Son objectif est de faire cesser l’augmentation du nombre de personnes en surpoids, en stoppant le phénomène au niveau mondial pour retrouver les chiffres de 2010.

 

Un facteur de risque élevé

L’enjeu est de taille pour l’OMS. En effet, le surpoids et l’obésité représenteraient au niveau mondial le cinquième facteur de risque de mortalité. Chaque année, ils engendreraient le décès de 2.8 millions de personnes. Et pour cause, l’augmentation excessive de l’Indice de Masse Corporelle conduit à des risques plus élevés de développer une maladie cardiovasculaire, du diabète et certains cancers. Il ne faut pas oublier non plus que la structure squelettique du corps humain doit supporter plus de masse. L’arthrose et les troubles musculo-squelettiques sont donc aussi favorisés par l’obésité et le surpoids. En tenant compte de ces faits, il est donc théoriquement possible d’éviter plus de 2 millions de décès par an en mangeant plus sainement.

 

La réponse des industriels français

En France, de nombreuses mesures ont été prises. Dans le cadre du Programme National Nutrition Santé, la loi a imposé dès le 28 février 2007 aux marques alimentaires d’insérer dans leurs spots publicitaires des messages sanitaires. Plusieurs formes se retrouvent donc régulièrement sur les écrans comme « Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour », « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », ou encore « Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière ». Au niveau des industriels, des efforts ont également été fournis, notamment pour réduire la quantité de sel dans les produits. La multinationale Unilever Food Solutions a indiqué sur son site vouloir s’engager « d’ici 2020, à aider les chefs cuisiniers à préparer 200 millions de repas par jour : de façon plus saine, plus savoureuse et plus agréable ». Elle explique également travailler avec ses chefs et spécialistes de la technique alimentaire sur des recettes permettant de réduire la quantité de sel, sans toutefois rendre les plats plus fades. Elle s’appuie notamment sur l’ajout finement dosé d’aromates et épices permettant ainsi de conserver des saveurs. Selon ses informations, elle aurait réduit d’un tiers la quantité de sel dans sa gamme « Knorr Soup Du Jour ». A l’échelle de l’Europe, « plus de 70% des assaisonnements pour salades d’Unilever Food Solutions ont désormais une teneur en sel réduite ».

 

Herta, pionnière dans l’alimentation industrielle plus saine

En février 2014, le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, avait félicité la marque pour ses efforts sur le plan nutritionnel. Il avait alors signé avec Herta un accord collectif dans le cadre du programme national de l’alimentation, une première pour une industrie agroalimentaire. Depuis 2001, la marque très connue pour ses charcuteries s’est engagé à réduire la teneur en sel et matières grasses dans ses produits. Plus récemment, le 4 mai 2015, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a signé un accord collectif du secteur de la charcuterie en présence du Président nationale des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viande (FICT), Robert Volut, et du Président de la confédération nationale des charcutiers traiteurs (CNCT), Joël Mauvigney. L’objectif est d’atteindre une réduction en sel et en matières grasses moyenne de 5% sur douze produits de charcuterie. Ces accords n’ont pas été les seuls à être conclus. En 2014, le secteur de la boulangerie avait lui aussi signé un accord collectif avec le gouvernement. Industriellement, de nombreuses entreprises ont suivi l’exemple d’Herta, ce qui se constate clairement dans les magasins d’agroalimentaires où de plus en plus de produits sont désormais présentés avec la mention « allégé en sel ».

 

La France a su prendre des mesures efficaces pour ralentir la croissance du phénomène de surpoids. Pour autant, ces bonnes résolutions doivent être suivies et maintenues par les populations, en faisant le choix de produits adaptés et en limitant la consommation de sel et de matières grasses dans les plats cuisinés à la maison.

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