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Les Espagnols dans le sillage de Viktor Orban ? Par Germán Gorraiz López, analyste politique 

L’EH Bildu, la coalition politique basque Réunir le Pays basque, serait composé de militants d’Aralar, Alternativa, EA et Independientes, tous engloutis par le parti politique basque, l’alpha-star Sortu mais continueraient d’être stigmatisés pour leur refus de condamner le terrorisme de l’ETA, ce qui les aurait rendus « aux yeux de la fin de l’establishment franquiste » «paria politique».

À ce stade, l’EH Bildu a décidé de revoir sa stratégie et d’intégrer dans son bagage politique l’intelligence dite machiavélique, consistant en « l’utilisation d’un comportement coopératif ou combatif qui peut offrir de plus grandes possibilités d’adaptation en fonction d’une situation spécifique ». 

De même, l’intelligence médiatique se distingue par une «capacité extraordinaire à trouver les faiblesses des autres et à les utiliser à leur profit, ainsi qu’à mener des actions complexes qui peuvent ne pas être initialement comprises par leurs électeurs puisque leurs objectifs sont projetés vers un avenir médiat» (République basque), dont le soutien sans vergogne de Bildu aux budgets, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, (Parti socialiste ouvrier espagnol, PSOE), et María Victoria Chivite (membre du PSOE) serait un paradigme.

Cependant, la décision de l’EH Bildu d’inclure dans ses listes municipales et régionales 44 personnes condamnées par les tribunaux en tant que collaborateurs ou membres de l’ETA, aurait été utilisée par les médias de masse de l’establishment franquiste pour lancer une campagne féroce contre Pedro Sánchez, qu’ils accusent de «préférer EH Bildu avant les victimes». 

Dans le même temps, ils auraient demandé au Parquet général de mettre hors la loi la coalition de l’EH Bildu alors même que les candidats mis en cause dans ladite accusation avaient déjà purgé leur peine ainsi que leur peine d’inhabilité politique.
 
Cependant, le bureau du procureur général a exprimé son opposition à l’interdiction de la coalition de l’EH Bildu, la considérant comme «une formation politique démocratique qui a publiquement condamné et condamne la violence terroriste et a assumé l’exercice d’une activité politique dans le cadre démocratique et constitutionnel».

De même, le parquet rappelle qu’ «il n’y a pas d’éléments de preuve permettant de lier l’EH Bildu à l’ETA», avec lequel le différend juridique est réglé et donc il aurait été supposé par le président du Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, qui aurait considéré le débat fermé interne ouvert dans son parti par la leader madrilène, Isabel Ayuso, qui a affirmé que «les [membres de EH Bildu] ne sont pas les héritiers de l’ETA; c’est l’ETA», ainsi que «l’ETA est vivante, elle est au pouvoir».
 
Ainsi, on assiste à la énième tentative de l’establishment franquiste tardif de mettre en œuvre la Doctrine Aznar, qui aurait pour axes principaux l’aboutissement de la «défaite institutionnelle de l’ETA pour empêcher le terrorisme de trouver dans ses partenaires politiques l’oxygène qui lui permet survivre à sa défaite opérationnelle» et le maintien de «l’unité indissoluble de l’Espagne».
 
Ainsi, il ne serait pas exclu qu’au cas où l’aile droite franquiste du PP et de Vox parvienne à former un gouvernement après les prochaines élections législatives, on assiste à une féroce croisade de recentralisation qui impliquerait d’assumer les pouvoirs régionaux de Police, des prisons, de l’éducation et de la santé ainsi que l’interdiction des partis indépendantistes périphériques tels que l’ERC et l’ EH Bildu, ce qui signifiera la fin de la démocratie espagnole sui generis et la mise en place de la démocratie dite non libérale, sur les traces de la Hongrois Viktor Orbán. 

Germán Gorraiz López, analyste politique 

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