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Mais à quoi sert la Cour des comptes !

Si comme le dit le Figaro, c’est un rapport savoureux, attendu chaque année avec impatience, les plus de 800 pages qui égrainent le dérapage des dépenses publiques, n’ont rien desavoureux sauf si l’on aime se délecter de ces litanies annuelles qui épinglent certes mais sans effet concret ! Enfin allons-y pour deux exemples, l’un bien de chez nous analysait par « le point » il s’agit du musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, notre MuCEM devenu tout aussi célèbre que « la Bonne Mère » mais qui est, d’après la vénérable Cour, « un gouffre aux innovations coûteuses et au financement aléatoire » ! Peuchère ça fait mal !

Pourtant tout auréolé de son succès : 3,4 millions de visiteurs entre juin 2013 et septembre 2014, la Cour des comptes relève un bilan peu reluisant de la conduite de ce projet qui a consisté à transférer un musée parisien (le musée national des arts et Traditions populaires) à Marseille en y mêlant les civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, un patchwork qui a d’abord pris du retard de 2008 à 2013, par un déménagement des collections qui n’en finissait plus ce qui a provoqué un accroissement des charges de personnel. Puis le coût des opérations de rénovation du fort Saint-Jean et du navire amiral de Rudy Riciotti s’est envolé passant de 88 à 160 millions d’euros et pour finir le partenariatpublic privé, partenariat malheureux monté pour le centre de conservation des objets venus de Paris et non exposés jugé « trop coûteux » et pour finir le bâtiment du musée parisien vidait de ses collections, qui devront être remises en état pour une enveloppe de 50 à 80 millions. La Cour des comptes s’interroge également sur la vision d’avenir du MuCEM passé l’engouement de Marseille Capitale de la culture et s’inquiète sur ses coûts d’entretien et de maintenance.

Plus terre à terre, même si jeter l’argent par les fenêtres peut-êtreconsidéré comme de l’art, l’incroyable aventure du logiciel de paye des fonctionnaires qui a coûté la modique somme de 346 millions d’euros aux contribuables, pour un système visant à automatiser la gestion de sa masse salariale, a fait un flop sans remous. Pourtant cette innovation pilotée par trois ministères dont le paquebot Bercy, a été victime nous dit le Monde de son administration, de sa complexité et de son inertie.

Lorsqu’en 2007 l’État décide de se doter d’un superlogiciel de paye baptisé ONP censé établir automatiquement le traitement de 2,7 millions d’agents d’État, avec à la clef une réduction des effectifs (3 800 postes en moins) et un renforcement du suivi de la masse salariale, le projet est ambitieux mais l’État se retrouve piégé par ses propres normes et sa spécificité à gérer les congés payés, les arrêts maladie etc. naviguant à vue dans les méandres d’un système de données erronées fournies par certains ministères.

En 2013 selon le Canard Enchaîné, le ministère de la Défense avait arrêté un autre logiciel « Louvoi » qui ne marchait pas, perte : 470 millions d’euros !

L’État a donc dépensé, en additionnant ces deux idées fumeuses, 800 millions d’euros pour RIEN ! Le gouvernement assure qu’à l’issue du quinquennat, « tous les élèves sortant du système scolaire seront familiers des outils numériques. » Osons leur suggérer de tester eux-mêmes leurs idées novatrices avant de jeter l’argent des contribuables par les fenêtres des ministères !

G.Frixon

Sources : le Figaro, le Canard Enchaîné, la Cour des comptes

 

 

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