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Match épargnants contre assureurs : Round 2 Les assureurs demandent l’aide des régulateurs

Hier nous avons évoqué la baisse des rendements des fonds euros d’assurance vie. Les assureurs vont y passer les uns après les autres. Les taux bas portent un réel risque aux assureurs et aux banques, les voix se sont élevées pour essayer de trouver des solutions. 


Et le sujet technique et politique qui pourrait sauver les assureurs, c’est l’ajustement des règles prudentielles. Cette directive Solvabilité 2 est la réglementation européenne qui s’applique aux compagnies d’assurance et qui leur demande d’avoir un minimum de fonds liquides pour leur permettre d’honorer leurs engagements, quelle que soit la conjoncture environnante. Des règles qui les contraignent dans la gestion des actifs, selon les risques pris.


Les assureurs demandent un assouplissement de Solvabilité 2.
Et c’est la Banque de France, par le biais de son gouverneur, qui est venu apporter le coup de pouce tant attendu :

« Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance-vie, nous sommes prêts à les soutenir »

Voilà le message qu’est venu porter François Villeroy de Galhau. Le « complément » en question sera forcément apprécié des assureurs et de leurs comptables, pour les autres, cela restera obscur. En clair, il s’agit, par une manœuvre comptable, de permettre à la compagnie d’assurance d’augmenter ses fonds propres (précisément en comptabilisant certaines provisions comme fonds propres) et donc de rentrer dans la norme des critères demandés. Les associations d’épargnants sont vent debout contre cette demande, craignant une plus grande fragilité.


Ca ressemble en tout cas beaucoup à un discours de banquier central qui rappellerait celui de Mario Draghi en juillet 2012 et son fameux « tout ce qu’il faudra ». Et dire que l’on peut faire sans forcément dire quand ni comment.

 Mais la question qui reste est de savoir si le gouverneur de la Banque de France – et donc en charge de l’AMF et l’ACPR – est en position de négocier et décider cet assouplissement auprès de Bruxelles ?

Emma lemoine

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