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« Michel Onfray, à la réflexion, me fait penser à un autre « dériviste » qui a mal tourné: Dieudonné »M.Fize

ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE – J’ai, il y a peu, défendu Michel Onfray, attaqué par une certaine classe politique, qui, parlant des intellectuels en général, assimilait celui-ci aux « intellectuels de droite » comme Alain Finkielkraut. Si je continue de récuser cette assimilation grossière, ne confondant pas « pensée de droite extrême » et « pensée de gauche radicale », je m’indigne aujourd’hui des derniers propos tenus par le philosophe-fondateur de l’université populaire de Caen.

Dire et écrire, à propos de l’engagement de notre pays dans la guerre contre Daesh en Syrie: « La France a mené une politique de croisés »… « La France s’est engagé à la légère dans cette guerre », est pour le moins étonnant de sa part. Plus encore ses pitoyables explications alambiquées devant les caméras d’I’Télé hier soir (21 novembre) en direct.

Répondre à une question sur son sentiment par rapport à la récupération de ses propos par l’Etat islamique, que ce n’est pas son problème, qu’on est toujours instrumentalisé par quelqu’un; répondre qu’au contraire du journaliste qui raconte (trop vite) au présent, le philosophe, lui donc, met en perspective – en clair que le journaliste est un « con » et lui un « homme de réflexion au long cours », est pour le moins affligeant, consternant même.

D’abord, il n’est pas du rôle du philosophe de « mettre en perspective », qui est plutôt du rôle du sociologue qu’il n’est pas. Le philosophe donne du sens aux choses, « prend, au contraire, du recul » par rapport à l’événement. Je m’inquiète toujours d’une discipline qui se veut engagée, car, dès lors qu’elle l’est, elle n’est plus « discipline ».

Michel Onfray, par ses déclarations sur l’événement, ne fait pas de la philosophie mais de la politique: c’est son droit, mais qu’il assume de se situer à ce niveau.

Un mot pour conclure. Michel Onfray, à la réflexion, me fait penser à un autre « dériviste » qui a mal tourné: Dieudonné. Alors je dis à Onfray: quand on s’installe dans l’escalade verbale, on ne peut plus en sortir. On est dépendant totalement de son nouveau personnage. Que Michel Onfray laisse aux politiques le soin de faire de la politique, qu’il en fasse si ça lui chante, mais qu’il le dise. On n’est jamais vertueux dans la confusion.

M.Fize

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