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Violences sexuelles : en Ehpad, les femmes vulnérables sont des proies

La vie affective et sexuelle des personnes âgées reste un sujet sociétal encore sensible à aborder. En institution, des situations déstabilisantes questionnent les pratiques et l’éthique professionnelle des soignants : comportements sexuels de résidents désinhibés et liés à des pathologies cognitives, relations sexuelles entre résidents avec une incertitude quant au consentement de l’un d’entre eux, manifestations de plaisir lors des soins et du nursing…

Une enquête glaçante de Médiapart révèle que des femmes, résidentes d’Ehpad et souvent dépendantes, sont victimes de viols. S’appuyant sur des témoignages de familles, de salariés et de syndicalistes, les journalistes Sophie Boutboul et Leila Minano révèlent l’étendue du phénomène qui concernerait « des dizaines » de personnes âgées, quasi-exclusivement des femmes. Les enquêtrices ont retrouvé la trace « d’une centaine de victimes de ces crimes judiciarisés » depuis 2013. Leur nombre serait bien plus important, toutes les agressions n’étant pas nécessairement caractérisées, du fait de l’incapacité des victimes – souffrant souvent de troubles de la mémoire-, de témoigner. Mais aussi en raison de l’absence de signalement à la justice par certaines directions ou encore de l’inertie des Agences régionales de santé.

L’enquête fait état d’agressions survenues dans des maisons de retraite situées dans l’Ain, les Yvelines, les Bouches-du-Rhône, le Tarn, la Creuse, l’Hérault, les Deux-Sèvres, en Martinique, en Isère, en Loire-Atlantique. Des faits ont été jugés, d’autres vont l’être prochainement. Des établissements et des individus – dont certains ont écopé de peines de prison fermes-, ont été condamnés.

La question difficile des viols entre résidents

Le cas des résidents agresseurs soulève d’autres aspects délicats. « Les personnes hébergées en Ehpad souffrent de plus en plus souvent de troubles cognitifs qui se manifestent par des déambulations, poursuit-il. Ils entrent dans les chambres d’autres résidents et il peut y avoir à ce moment-là des gestes à caractère sexuel. Quelle est la responsabilité de quelqu’un atteint de déficience cognitive ? interroge-t-il, nous recevons pas mal d’appels de responsables en désarroi qui ne savent pas quoi faire. Dans les grands établissements, on peut toujours isoler la personne dans une unité où elle sera mieux encadrée, mais dans les petites structures ? »

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