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Afrique-France : Emmanuel Macron héritier du général de Gaulle ? par François Stifani

Le Président Emmanuel Macron vient de déclarer : « On ne peut pas avoir un projet d’avenir pour la France si elle n’assume pas sa part d’africanité », soulignant que « près de sept millions de Français sont intimement, familialement liés à l’Afrique ».

Et de conclure :

« Nous avons une dette envers l’Afrique »« un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d’autres », (allusion aux débats sur l’immigration qui marquent les débuts de la campagne présidentielle).

Nicolas Sarkozy

Ces déclarations m’autorisent à faire part d’observations que j’avais présentées à Nicolas Sarkozy alors Président de la République en exercice à l’occasion d’un petit déjeuner qui réunissait autour de lui les responsables des principales obédiences maçonniques de France.

Je déplorais les relations erratiques que la France entretenait avec le Continent Africain, et particulièrement l’Afrique de l’Ouest … après l’accession à l’indépendance des anciennes « colonies françaises » dans les années 60….

Ce dernier m’avait déclaré que « l’Afrique c’était compliqué » c’était particulièrement vrai pendant son mandat et ses relations avec les chefs d’Etats Africains restaient empreintes d’une ambiance post-coloniale reposant sur un socle exclusivement fondé sur l’intérêt économique au-delà du débat sur la fin de la France-Afrique jamais tranché dans les faits.

Les « frères » des pays francophones

Ma démarche était empreinte d’un intérêt touchant à l’affection que j’éprouvais pour les « frères » des pays francophones où s’étaient développés des foyers de fraternité.

Il n’y avait aucune ambition politique dans mes observations mais le regret de voir s’installer une incompréhension qui n’a cessé de grandir.

On peut déplorer la dégradation des liens politiques économiques et culturels qui faisaient de la France, un des deux plus grands partenaires de l’Afrique et qui ont permis à d’autres nations en recherche d’expansion et d’influence de s’installer durablement dans le Continent.

À l’occasion de mes voyages je m’étais forgé la conviction que nos anciennes « colonies » assumaient mieux que nous la période coloniale et que des liens forts les maintenaient dans l’espace culturel Français.

Aujourd’hui ces relations se compliquent de considérations sécuritaires qui conduisent la France à tenter de pérenniser et d’étendre son influence sur le continent Africain que toutes les puissances émergentes ou installées convoitent.

Le général De Gaulle avait su nouer une véritable amitié

L’abandon pur et simple de l’héritage des structures mises en place depuis De Gaulle signifierait inexorablement la perte d’une des bases de la puissance française dans le monde. Ce qui était simple hier ou on bénéficiait de relations « affectives » devient plus compliqué et la France doit envisager dans le long terme et anticiper et développer en priorité ses relations avec les pays anglophones et lusophones pour desserrer l’étau autour de la sphère d’influence traditionnelle de la France en bordure du Sahara.

 

François Stifani

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