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Le virus de la peur occidentale. La plus grande contagion c’est la peur. La plus grande honte c’est la bourse.

DENIS JACQUET est entrepreneur engagé pour les entrepreneurs.


410 000 personnes ont perdu la vie en Afrique, du paludisme, l’année passée. Pas une âme pour s’en émouvoir. Pas de plan hors-sec. Pas de panique généralisée. Pas de bourse en panique, qui hésite entre la bourse ou la mort. La mort des autres ne nous intéresse que lorsqu’elle se répand chez nous. Certains morts, peu nombreux à l’échelle d’une planète peuplée de près de 7 s d’individus, comptent manifestement plus que d’autres. 
 
Le virus corona nous apprend une seule chose, c’est que l’occident n’a peur que pour lui-même, et ne se protège que de ce qui le menace. Le reste du monde échappe à sa haute conscience, et la seule conscience qui lui sied, est celle qui touche à son confort et sa sécurité. Pendant ce temps le virus, se propage dans les salles de marché, où les entreprises de trading réalisent, spéculant sur la peur, des profits éhontés. Notre système est malade. Pas du virus. De notre lâcheté et de notre égoïsme.
 
Panique générale. Le principe de précaution fera plus de victimes économiques, que le virus de victimes réelles. Une mort est toujours à regretter, mais depuis toujours, les pandémies font partie de la vie des sociétés. A force de surpromettre la sécurité, nous nous estimons tenus à l’impossible. Mais si ce virus est dangereux pour les personnes fragiles ou éloignées d’un système de santé efficace, il reste provisoirement gênant pour nous, mais pas si dangereux, à l’heure où l’utilisation d’un médicament ancien contre le palud produit des effets déjà intéressants, et que les labos du monde sont dans une course contre la montre pour trouver le remède en premier. Entre Pasteur qui aurait déjà une solution et le labo Texan qui a isolé la protéine responsable de la transmission, nous aurons prochainement un traitement, puis un vaccin. Nous « sur-réagissons », cela nous coûtera cher en croissance, sauf pour certains qui gagnent à tous les coups. En bourse.
 
Le sida, l’Ébola, la chikungunya, et maintenant le coronavirus, tout cela appartiendra à l’histoire pour n’en constituer qu’un épisode supplémentaire, bientôt. La TV devra se trouver un autre os à ronger, et nous pourrons à nouveau boire de la corona, puisque cette marque connaît depuis le déclenchement de l’épidémie, une baisse dramatique de ses ventes. Les consommateurs, décidément doté d’un QI non miscible dans l’alcool, pensant que la bière serait porteuse du virus. Le délire. Le délire de la peur quotidienne, et fantasmée de l’occidental frileux, qui voit partout, en chaque chose et en chacun, une attaque potentielle à son confort.
 
Mais le plus choquant pour un entrepreneur, c’est la bourse.  Étant peu familier du « boursicotage » je m’y suis mis, je l’avoue, il y a une dizaine de jours. Pour comprendre. Nous étions plusieurs à avoir fait la même expérience, dans un autre domaine, en nous présentant à diverses élections politiques, pour comprendre leur fonctionnement et la raison pour laquelle, nos représentants étaient comme ils étaient, loin de la réalité, prêt à toute compromission pour être élu et à toute lâcheté pour le rester. 
 
J’ai donc passé 2h par jour ces derniers jours, sur un système online, en temps réel, me permettant de spéculer. Moi, qui comme les 2M d’entrepreneurs français, passe un temps infini à donner de la valeur à mon entreprise, j’ai pu découvrir, que ceux qui profitent de notre prise de risque, sont ceux qui en prennent le moins. En voyant, clignoter les cours, en suivant les chiffres en rouge, se disputant avec les chiffres-plus rares- en vert, j’ai pu voir ce qu’était une variation de cours, à la vitesse des super-computer qui spéculent à la nano-seconde. En misant quelques milliers d’euros, et en gagnant presque à tous les coups, malgré mon inexpérience, j’ai pu réaliser que lorsque je gagnais quelques centaines d’euros, certains se « fourraient » les poches de centaines de millions. Se nourrissant de la peur, et surfant sur la détresse des entreprises, qui luttent contre les effets dévastateurs du virus, les entreprises de trading, gagnent à chaque seconde, ce que nous ne gagnerons jamais en 10 ans. 
 
Chaque coup de « yoyo » de quelques centièmes de centimes, représentent le triomphe de la fainéantise, du laxisme et de la facilité. Nous avons construit un monstre qui gagne à tous coups, pair ou impair, rouge ou noir, alors que les entreprises qui en sont les sous-jacents, luttent au quotidien pour maintenir activité et valeur. Pour ces « actionnaires », intermittents d’un spectacle lamentable, qui prend sa source dans la lâcheté politique. 

Les marchés ont besoin de faire gagner de l’argent à leurs clients, qui sont en premier lieu les retraités du monde, et leurs fonds de pension, qui doivent payer les retraites à la fin de chaque mois, pour pallier aux politiques, qui incapables de prendre les mesures courageuses nécessaires pour adapter l’âge de départ à la retraite, à l’espérance de vie et au vieillissement de la population, préfèrent les enterrer ou les diluer, et demandent en cachette aux « méchants actionnaires » de pallier à leur impérities.
 
Comment pouvons-nous laisser faire cela ? Pour moi qui suis plutôt libéral et qui considère que le capitalisme reste le meilleur système, je dois bien avouer, que cette déviation du système, est bien loin de l’idéal initial. Milton Friedman et ses disciples devraient avoir honte de leur théorie de la maximisation de la valeur d’une entreprise, les politiques de pousser au crime et les entreprises de trading taxées, au profit de NOS entreprises, et de la société, comme le proposent des candidats de gauche, qui ne sont pourtant pas ma tasse de thé, ni le matin, ni à 17H.  Le politique et le trader sont à la fois la bête et le truand, et leur crime doit être taxé, au profit de ceux dont ils détournent la valeur pour se l’attribuer.
 
A chaque fois qu’il gagne un million sur la peur du virus, infectons les d’un virus réel, la taxe et remettons de l’ordre dans nos priorités, nos équilibres. Retrouvons du bon sens. Et propageons, le. Ce virus nous ferait le plus grand bien !!

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